Maghju #148 – Cap’Articulu : PER UN AVVENE NAZIUNALE
Les dernières élections présidentielles françaises ont été marquées en Corse par une forte abstention (près de 12% de plus qu’en France), qui avait été clairement annoncée comme l’option logique du courant indépendantiste. Si l’on y rajoute les votes blancs ou nuls, presque un habitant actuel de la Corse sur deux a refusé de cautionner cette illusion de démocratie, et de participer à une mascarade étrangère, sur laquelle notre peuple n’a aucune véritable influence, la seule possibilité pour lui d’exprimer une existence officiellement niée ne résidant dès lors que dans l’exercice d’un non-vote politique massif.
Après les évènements qui ont secoué notre pays ces tous derniers mois, et qui resteront gravés dans l’esprit des Corses au même titre que toutes les tragédies liées au sort inique imposé à notre nation, les revendications fondamentales de tout un peuple continuent d’être présentées comme autant de « lignes rouges » à ne jamais franchir par un Etat français prêt à discuter de tout... ce qu’il a envie d’entendre. Et surtout pas d’autre chose.
Dans ce contexte, l’élection législative de juin revêt un caractère politique indéniable. Certains diront qu’il s’agit d’une élection française à laquelle on pourrait s’abstenir de participer. Mais toutes les élections organisées en Corse actuellement, des municipales aux territoriales, le sont aussi. Malheureusement. Et cela restera le cas tant que nous n’aurons pas atteint notre objectif d’indépendance nationale.
En attendant, concernant ce genre d’échéances, aucun des mouvements de libération avec lesquels nous sommes en contact depuis des décennies, qu’il s’agisse des Basques, des Irlandais, des Ecossais, des Kanaks, ou autres, n’a commis l’erreur de déserter le terrain pour laisser s’y développer des stratégies hostiles, ou oublieuses de l’aspect authentiquement national du message politique à défendre.
La nécessité de faire entendre la voix de ceux qui se considéreront comme des ambassadeurs de la Corse, plutôt que comme les co-gestionnaires d’un système délétère de dépendance et de soumission permanente à des règles étrangères, est ici évidente.
Indépendamment des découpages artificiels en « circonscriptions » qui ne correspondent pas à nos réalités humaines, la présence de candidats qui rappellent avec force tous les engagements pris devant les Corses, et validés par eux, apparaît aujourd’hui indispensable.
Mais il semble tout autant nécessaire de donner force et cohérence à une nouvelle démarche qui ne renonce à rien de ce qui est l’essence même du projet national. Et qui soit capable de poursuivre le combat politique mené de tous temps par un courant qui ne fera jamais allégeance aux ennemis déclarés de la nation.
Au delà d’ailleurs du terrain électoral, le véritable changement tant espéré ne viendra que de là, et sera seul susceptible de préparer, de garantir l’avenir, de permettre au peuple corse d’accomplir son destin national.