Emprise mafieuse : la pieuvre bleu blanc rouge (#172)

De tous temps l’attitude de l’Etat français à l’égard du trafic de drogue a été ambivalente. Il n’est nul besoin de remonter aux guerres de l’opium du 19ème siècle où la France, en toute logique coloniale, s’employa aux côtés de ses alliés du moment, à créer militairement  les conditions optimales pour que la production et la diffusion de la substance,  à des fins tout autres que thérapeutiques, prissent leur plein essor. (1) Plus près de nous, en 1993, on pouvait découvrir dans un article du Journal International de Médecine (2), intitulé « Drogue: les États complices » comment de véritables « barons de la drogue » étaient reçus officiellement en grande pompe par la France. Dans une interview Alain Labrousse, Directeur de l’Observatoire Géopolitique des Drogues (3), livrait ces informations: « Le Pakistan est encore le grand pourvoyeur de l’Europe en héroïne à travers la route des Balkans... Tout le monde sait qu’une partie du pouvoir politique actuel au Pakistan est compromis dans le trafic de drogue. Il y a au moins trois ministres et cinq députés qui sont des grands barons de l’héroïne. Leurs noms figurent dans des rapports confidentiels, américains en particulier. Or Monsieur Nawaf Chariff, Premier Ministre, est venu en visite officielle en France en janvier... la question de la drogue n’a pas été mise à l’ordre du jour ». Alain Labrousse devrait d’ailleurs préciser plus tard, à ce sujet, que la vente de sous marins français au Pakistan constituait, selon lui, un exemple de blanchiment de l’argent de la drogue au plus haut niveau des États. En attendant, il déclarait notamment: «  En France, on aura bientôt des scandales où la justice et le pouvoir politique seront pénétrés, infiltrés par les trafiquants. Or, avoir des groupes mafieux infiltrés à tous les niveaux de l’Etat, c’est extrêmement grave ». En plus de trente ans, depuis ces affirmations, la situation n’a fait que s’aggraver même si - la société française étant de plus en plus délibérément cloisonnée - cela peut rester partiellement caché; ce, soit dit au passage, qu’une société de proximité où existe un lien social naturel comme en Corse, où « tout le monde connaît tout le monde », ne permet pas. Dès lors, l’incessant procès fait à cette proximité nous apparaît aujourd’hui pour ce qu’il est vraiment: un argument en faveur de la mise au pas de tout un peuple qui refuse de disparaître, plus qu’une piste de réflexion réelle pour résoudre nos problèmes. En Corse dans les années 80, alors que le mouvement de libération nationale, dans toutes ses composantes, alertait l’opinion et entamait une lutte âpre contre le trafic de drogue, les instances officielles en niaient l’importance. Pourtant, paradoxalement, en 1985 une affaire défraya la chronique, mettant en évidence la parfaite connaissance du problème par les autorités, et, surtout la manière dont elles pensaient s’en servir. Deux officiers de police, Robert Montoya et Fabien Caldironi travaillant en étroite collaboration avec le juge Frédéric N’Guyen, furent inquiétés pour leur participation présumée à un trafic de stupéfiants. Officiellement, ils étaient censés infiltrer un réseau de trafiquants. En réalité, tout en favorisant un trafic qui leur rapportait des bénéfices substantiels, leur principal objectif semblait bien de participer activement à l’intoxication de la jeunesse corse et à recueillir par le biais d’informateurs toxicomanes des éléments sur les activités politiques des jeunes militants nationalistes. Un certain nombre de débordements et d’imprudences, ainsi que la découverte par le mouvement national de leurs agissements, mirent fin à  cet épisode. Brièvement incarcérés en mars 1988, pour « infraction à la législation sur les stupéfiants », ils furent opportunément disculpés assez rapidement. On devait retrouver ces deux protagonistes mêlés à d’autres affaires éclairantes quant à leur statut particulier, notamment lors du scandale des plombiers du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Robert Montoya et Fabien Caldironi furent impliqués dans cette rocambolesque histoire d'écoutes téléphoniques visant un huissier du CSM. À l’époque, malgré leurs dénégations, de nombreux observateurs les soupçonnaient d’avoir agi sur ordre de Christian Prouteau, chef de la cellule antiterroriste de l’Elysée. Il faut savoir que dès la création de cette cellule, en 1982, le commandant Prouteau, cherchant des connaisseurs de la question corse, avait fait appel à leurs services. L'ex-capitaine Paul Barril, aurait d’ailleurs confié que  "Montoya était un excellent informateur de la cellule. Il savait beaucoup de choses sur la Corse... ». Retraité de la gendarmerie avec le grade d’adjudant, on devait retrouver Robert Montoya en Afrique comme conseiller de Laurent Gbagbo, et à la tête de sociétés employant près de 2500 personnes dans sept pays africains. En 1998, un rapport de l'ONU indiquait que Robert Montoya avait probablement recruté quelques 300 mercenaires pour assurer, dans l'ex-Zaïre, la protection du maréchal Mobutu. Il avait également fondé la Société africaine de sécurité (SAS), une entreprise de droit togolais spécialisée dans la sécurité, le gardiennage et le transport de fonds. En décembre 2005, il fut interrogé par la police togolaise, et les locaux de sa société de sécurité privée, située sur l'aéroport de Lomé, furent perquisitionnés. Il avait alors été accusé de trafic d’armes par le ministre de la défense togolais, Kpatcha Ngnassingbé lui-même. La même année, les experts des Nations unies signalaient que « les deux tiers des marchés militaires de la Côte d'Ivoire entre 2002 et 2004 » avaient  « transité par la Darkwood », une société fondée par Robert Montoya.(4) Il ne s’agit là que d’un exemple quelque peu anecdotique, parmi tant d’autres, mais qui démontre bien que les Corses ont tout intérêt à trouver avant tout en eux-mêmes la force et la méthode qui leur permettront de solutionner les problèmes qui se posent à eux, aussi sensibles soient-ils. Si l’on additionne tous les coups tordus, notamment les opérations barbouzardes, tous les contacts occultes, ainsi que le recours à des malfrats de tout poil pour neutraliser le mouvement national corse, jusqu’aux options les plus radicales à l’encontre de ses militants, si l’on tient compte de la complaisance des pouvoirs public concernant certains dossiers où spéculation, monopoles privés et blanchiment d’argent sale font bon ménage avec des autorisations officielles émanant des plus hautes sphères de l’Etat, quelques conclusions s’imposent: Tous les observateurs un tant soit peu objectifs, s’accordent à dire que l’Etat français a privilégié la chasse aux nationalistes corses, laissant prospérer une voyoucratie de plus en plus florissante. Ce qu’on omet de dire, c’est que l’Etat a toujours utilisé ce que, pour le coup, on ne devrait pas avoir peur de désigner comme ses réseaux mafieux, aux quatre coins de son empire colonial, dont la Corse, lorsqu’il s’agit de défendre certains intérêts. Et curieusement, on parle de mafia corse, tout en n’admettant pas que les Corses soient un peuple, mais on ne parle jamais de mafia française. Pourtant les Corses qui participent à des opérations criminelles, ne le font jamais pour servir les intérêts de leur pays mais plutôt, souvent, ceux des consortiums ou des spéculateurs auxquels le législateur français fait la part belle. Quant aux circuits de blanchiment de l’argent du crime, et notamment du trafic de drogue, ils empruntent des chemins qui se situent le plus souvent à l’étranger, et plus particulièrement en France. Quand les Corses demandent des mesures spécifiques pour contrecarrer ces logiques (5), et extraire durablement le corps social des pressions mafieuses, tout leur est interdit. Par contre des dispositifs répressifs exceptionnels, sur fond de diabolisation de cette proximité qui forge notre lien social et culturel, eux, sont à l’ordre du jour. Et l’Etat français, parrain de tous les parrains, se voit décerner un blanc seing... pour régler ses affaires de famille sans doute. Et pour utiliser, comme bon lui semblera, un arsenal judiciaro-policier qui, on nous le promet, ne servira aucun objectif politique et nous garantira contre l’arbitraire auquel nous sommes malheureusement habitués: les promesses, pour paraphraser un ancien ministre de l’intérieur français, n’engagent toutefois que ceux qui y croient. Lorsqu’on met bout à bout tous ces éléments, on s’aperçoit qu’au delà de querelles sémantiques subalternes, si l’on veut combattre réellement l’emprise mafieuse en Corse, il serait pertinent de ne pas oublier que la pieuvre est beaucoup plus bleu blanc rouge qu’on veut bien nous le dire. 1. un article édifiant sur les conséquences des guerres de l’opium est à retrouver via internet sur le site « village de la justice », intitulé « Quand la France vendait l’opium Indochine française » (par Vincent Ricouleau, professeur de droit - 19/09/2017, modifié le 02/06/2023). 2. JIM numéro 252, février 1993, « Drogue, les Etats complices ». 3. En décembre 1992, le Docteur Jean Claude Dominici était mandaté par l’Associu Corsu di a Salute pour assister au colloque organisé par l’Observatoire Géopolitique des Drogues à l’Arche de La Défense à Paris. Son travail incessant et ses contributions au service de la Corse sont ici à souligner. 4. Se référer, entre autres, à l’article paru dans le journal Le Monde/Afrique/(10.01.2006) sous le titre: « Robert Montoya, un plombier en Afrique). 5. Cf. Conférence de presse du mouvement Nazione du 06/03/2025.

A SFIDA NOVA : De l’autonomisme à une stratégie de souveraineté

Au seuil de cette nouvelle année, force est de constater que les espoirs, nourris par de nombreux Corses, de voir notre pays connaître une avancée institutionnelle significative, doivent être relégués au magasin des illusions déçues. Il est vrai que les choses avaient bien mal commencé avec l’acceptation des lignes rouges imposées par Paris au lendemain de l’assassinat d’Yvan Colonna. Deux ans plus tard, le dîner de Beauvau allait confirmer l’étendue du désastre politique : l’écriture constitutionnelle proposée par le gouvernement français – et curieusement signée par plusieurs formations nationalistes corses – actait le renoncement à l’ensemble des fondamentaux d’une lutte de plusieurs décennies : pas de reconnaissance des droits du peuple corse, pas de pouvoir législatif, pas de coofficialité de la langue corse, pas de statut de résident… Demeurait simplement un mot, celui d’« autonomie », une coquille vide. Pire encore : une escroquerie intellectuelle, tous les juristes de la terre sachant qu’à défaut de pouvoir législatif il ne peut y avoir d’autonomie. Passons sur l’erreur ayant consisté, pour des nationalistes, à valider un tel accord. En tout état de cause, il paraît aujourd’hui peu probable qu’il aboutisse, compte tenu de la confusion régnant aujourd’hui en France. Il est d’ailleurs largement préférable que ce projet soit abandonné, car il ne porterait rien de concret et contribuerait à bloquer toute réelle avancée éventuelle dans les années à venir.   Quoi qu’il en soit, une chose est difficilement contestable aujourd’hui, si l’on fait preuve de la bonne foi la plus élémentaire : la stratégie autonomiste mise en œuvre ces dernières années s’est soldée par un échec cuisant. Elle doit donc être abandonnée au plus tôt. DA LEGHJE : A SFIDA NOVA

De l’assimilation à la disparition : l’exemple français par Jean-Michel Brun

“ L'assimilation, par sa fonction de destruction des cultures locales a été un instrument d’abrutissement des populations indigènes, de manière à en faire de la main d’oeuvre bon marché pour les entreprises coloniales. Et l’un des leviers de cette « déculturation » a été l’interdiction d’utiliser les langues locales à l’école au profit du seul français. " Le mot « assimilation » a possédé, pendant assez longtemps, une connotation plutôt positive. Elle fut même revendiquée par des responsables autochtones, notamment dans ce qu’on appelait les « vieilles colonies » françaises. Ceux-ci considéraient que l’assimilation consistait simplement à faire des habitants des régions colonisées des citoyens français à part entière, sans régime d’exception, et sans discrimination. Cette « assimilation » était par conséquent, selon eux, une forme de « décolonisation », qui contrastait avec la politique coloniale britannique plus différentialiste, C’était également la position de Victor Schœlcher, partisan du colonialisme, mais adversaire de l’impérialisme. Cette perception de l’assimilation s’est illustrée par le vote de la loi d’assimilation juridique de 1946 portée par les députés autochtones Aimé Césaire, Léopold Bissol, Gaston Monnerville et Raymond Vergès. Cette loi conduisit à la transformation des régions colonisés en départements et territoires d’outre-mer français. Une telle approche peut étonner aujourd’hui tant elle paraît candide. Il faut juste se souvenir qu’au 19e siècle, le fait de s’emparer d’une terre lointaine et de ses ressources naturelles, puis de réduire sa population en était d’esclavage ou de quasi-esclavage était considérée comme quelque chose de naturel. Cette vision naïve fut naturellement démentie par la révélation, souvent tardive, des réalités de la colonisation, comme par exemple les atrocités commises lors de la colonisation de l’Algérie. L’assimilation fut en réalité une assimilation sous condition. Vous serez des citoyens à part entière si, et seulement si, vous abandonnez vos propres traditions et cultures ancestrales pour vous fondre dans la culture dominante du colonisateur. Car sous des concepts comme ceux de « départementalisation », ou d’égalité des droits se cachait la volonté, beaucoup moins avouable, de faire disparaître les cultures autochtones auxquelles on refusait d’ailleurs le qualificatif de cultures. On passe ainsi de l’assimilation à l’injonction d’assimilation. Au dela de la caricature de « Nos ancêtres les gaulois » imposées aux Africains et aux Antillais, il y a le drame d’un effacement pur et simple de la mémoire des peuples au nom de la légitimation du fait colonial. De l’assimilation à la disparition. En effet, au milieu du 19e siècle, l’opinion publique commence à être nourrie des principes républicains de Liberté, d’égalité et de fraternité. L’esclavage est définitivement aboli en 1848 par Victor Schœlcher, et il faut trouver des justifications « avouables » au colonialisme. Ce sera la « mission civilisatrice de la France », prônée par Jules Ferry qui, en 1845, prononcera ce fameux discours devant l’Assemblée nationale : « Les races supérieures ont des droits vis à vis des races inférieures. Elles ont aussi un devoir, celles de civiliser les races inférieures ». Un concept qui sera repris plus tard par Antoine Pinay lorsque la délégation française quittera la séance de l’ONU à propos de la guerre d’Algérie où il s’exclamera « Nous n’accepterons jamais que l’on remette en cause la mission civilisatrice de la France ». En réalité, en utilisant le concept d’assimilation, ces apôtres du colonialisme ne font que reprendre une théorie née au Siècle des Lumières. Avant même la Révolution française, Condorcet expliquait que « Les peuples d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et d’autres contrées lointaines semblent n’attendre que d’être civilisés et de recevoir de notre part les moyens de le devenir ». L’idée que l’assimilation était une forme de décolonisation fut violemment contredite par le « Code de l’indigénat» de 1881, qui distinguait deux catégories de citoyens: les « citoyens » français (de souche métropolitaine) et les « sujets » français, c’est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens, etc., ainsi que les travailleurs immigrés. Les « sujets » français soumis au Code de l'indigénat étaient privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques. Ce statut s’apparentait en fait à un esclavage déguisé des populations autochtones qui se trouvaient dépouillées de leur identité. En réalité, cette mission civilisatrice n’avait pour raison d’être que celle d’être la vitrine d’un dessein beaucoup moins honorable : celui du pillage sans vergogne des ressources naturelles des pays colonisés. Par ailleurs, contrairement à l’exemple britannique où l’octroi d’une autonomie fut le prélude naturel à la décolonisation, en France, il n’était plus question de décolonisation dans les territoires assimilés, et si l’un d’eux prétendait se séparer de la métropole, il n’y avait pas décolonisation, mais séparatisme et partition, justifiant une répression impitoyable. Si cette injonction d’assimilation prit des formes théâtrales, comme le dévoilement des femmes algériennes en 1958, elle eut pour conséquence dramatique l’anéantissement des cultures, la destruction des écoles. En 1838, le Capitaine Rozier, qui commandait une troupe de soldats français en Algérie écrivait : « Presque tous les hommes algériens savent lire et compter, ainsi les soldats qui débarquent sont en général moins instruits que les sauvages qu'ils viennent civiliser ». A cette époque, 92% des enfants algériens étaient scolarisés alors que France comptait 40% d’analphabètes. Cent ans plus tard, en 1950, 92% des enfants indigènes de 10 à 14 ans étaient illettrés. Tel est le résultat de l’assimilation. L’assimilation, par sa fonction de destruction des cultures locales a été un instrument d’abrutissement des populations indigènes, de manière à en faire de la main d’oeuvre bon marché pour les entreprises coloniales. Et l’un des leviers de cette « déculturation » a été l’interdiction d’utiliser les langues locales à l’école au profit du seul français. Assimilation versus intégration Or, aujourd’hui, l’injonction d’assimilation refait surface, ressuscité par la droite française, majoritairement nostalgique du colonialisme. Alors qu’elle s’appliquait jadis aux populations extérieures qu’on envahissait, elle s’applique aujourd’hui aux populations françaises que certains voudraient bien voir partir, à moins qu’elles n’acceptent d’effacer toute trace de la culture de leurs aïeux, quand bien même elles seraient nées en France, de parents français. Ce qu’on n’a pas réussi à faire de l’autre côté de la Méditerranée, on le tente à nouveau sur le territoire de la métropole. « À Rome, habille-toi comme les Romains », lançait le polémiste de droite, ancien candidat à la présidence de la République, Eric Zemmour, lors d’un débat télévisé où il était question de hijab et de djellaba. « Votre prénom est une insulte à la France », lançait encore l’extrémiste à la journaliste Hapsatou Sy. Cette idéologie se retrouve dans les discours des suprémacistes qui vantent de soi-disant « aspects positifs de la colonisation », reprenant les fantasmes de la « mission civilisatrice ». Ce qui est interessant, c’est que l’un des instruments majeurs de l’assimilation coloniale a été l’école. Les écoles coloniales utilisaient des manuels extrêmement simplifiés destinés, non à faire des élèves indigènes des citoyens français, former des élites, mais au contraire fabriquer de la main d’oeuvre utile au système colonial, et convaincre les jeunes, et leurs parents, des bienfaits de celui-ci. Comme l’affirmait le député socialiste Albert Sarraut en 1923, « Chacun doit rester à sa place, dans sa classe et sa race ». Or c’est exactement la même chose qui se passe aujourd’hui. Là où les « Carnets de correspondance » des élèves s’ouvraient il y a 30 ans sur des principes de morale, ils sont aujourd’hui introduits par des discours sur la laïcité, ce qui est une manière de viser indirectement les cultures qui donnent une place importante à la spiritualité. Par ailleurs, les conseillers d’orientations dirigent presque systématiquement les jeunes ayant une « origine » vers les filières professionnelles alors que les enfants « blancs » de même niveau sont aiguillés vers les filières générales. Il existe en France un lien très étroit entre cette injonction d’assimilation, qui fut d’abord portée par le président Nicolas Sarkozy et reprise aujourd’hui par le ministre de l’intérieur Gerald Darmanin, et l’islamophobie, même si cette injonction vise également d’autres populations. La question du foulard porté par les musulmanes fait encore la une de l’actualité 25 ans après la polémique des jeunes filles de Creil, de même que le port du burkini ou la stigmatisation des sportifs pratiquant le Ramadan. Des députés français ont même suggéré l’interdiction de l’enseignement de la langue arabe à l’école. L’idée d’assimilation a fini par se substituer à celle d’intégration. Or l’assimilation est une double erreur. Du côté de l’immigré, c’est une véritable agression, un déni d’identité culturelle, une attitude méprisante et condescendante qui consiste à dite « ta culture est médiocre et n’a pas d’importance par rapport à l’immense culture du pays qui t’accueille. Abandonner tes traditions, ce ne sera pas une grande perte pour toi ». Du côté du pays d’accueil, c’est se priver de la richesse intellectuelle de l’immigrant (qu’il soit de 1ere ou de 5e génération). Cela fait perdre paradoxalement à l’immigration tout intérêt pour le pays d’accueil. En tous cas, la condescendance affichée de certaines élites françaises à l’égard des arabes et des africains fait que la France est aujourd’hui expulsée de tous les territoires où elle était jadis solidement implantée, notamment en Afrique. La culture française fait à son tour l’objet d’un rejet, la langue française est de moins en moins parlée dans le monde, alors que, ironie du sort, le concept français d'assimilation était justement fondé sur l'idée d'étendre la culture française dans les colonies. On oublie trop souvent que la culture française tire une grande partie de sa richesse des apports étrangers. Depuis les savants, architectes et médecins arabes du moyen-âge aux peintres espagnols et russes du XXe siècle, la France doit presque tout aux cultures venues d’ailleurs. L’idée d’assimilation est associée à celle de la supériorité supposée d’une culture sur l’autre, la seconde devant s’effacer devant la première. Une absurdité lorsqu’ont voit les grandes réussites du multiculturalisme, comme aux Etats-Unis ou à l’Azerbaïdjan. Comme le rappelait Leopold Sedar Senghor : « toute civilisation est un métissage » ----------------------------------------------------------------- Biographie de Jean-Michel Brun Journaliste et cinéaste, a effectué de nombreux reportages pour les grands magazines d'information des télévisions françaises et étrangères. Spécialiste du monde arabo-musulman, il publie, dans plusieurs journaux et magazines français et internationaux, des articles et documentaires sur les pays du Golfe, le Caucase, l'Asie Centrale et l'Europe.

Lugliu #167 hè quì !

A FRANCISATA BASTA : populu corsu elettori corsi NAZIONE Elezzione legislativi Cunfarenza di stampa Refonte du corps electoral et démarche internationale à l’ONU - La colonisation française de la Corse : Intervention de Jean-Guy Talamoni - Discours de Jean-Marc Rodriguez GHJURNATE INTERNAZIUNALE i 3 è 4 d’Aostu in Corti U Prugramma STORIA Prucessu di i militanti di u FLNC U 14 di ghjugnu 1979 ---Pour les abonnés, choisissez simplement "ajouter au panier" puis confirmer votre commande dans votre panier. Vous pourrez directement le télécharger.  www.uribombu.corsica

Cap’Articulu #167 : “ Galoppa cavallu sfrenatu…”

“ Galoppa cavallu sfrenatu Sì di populu natu È sta terra hè a toia. À galuppà, à galuppà Sin’à lampalli ind’u mar’ " Canta u Populu Corsu « Vous me parlez corse, ce n’est pas correct »: sta cacciata fatta ind’è un dibattitu puliticu da una candidata francese di u RN ci face vede à chì puntu ne simu ghjunti oghje in Corsica. A carnavalata contrastagione ch’ella hè stata st’ultima elezzione legislativa deve fà capì à tutti a necessità di definisce oghje più ch’è mai un corpu eletturale corsu, leghjittimu, chì pigli in contu a nostra realità di populu. È chì ci pirmetti di fà campà una vera demucrazia induve ognunu averà a pussibilità di sprime ciò ch’ellu pensa esse u megliu pè u bè cumunu; è duve i voti di i Corsi seranu infine rispettati, è appiecati. Ciò chì si passa ind’è noi s’assumiglia à ciò chì ghjustificheghja a rivolta attuale in Kanaky : a culunizazione di pupulamentu - è dinù di certi cerbelli tocchi da tamantu francisume - sò e piaghe cunnisciute di u culunialisimu. E nostre intervenzione à u livellu internaziunale diventanu tandu più ch’è necessarie da fà sapè à u mondu sanu ciò ch’è u Statu francese cuntinueghja à impone à lu nostru populu. A Francia ùn ricunnoscerà mai da per ella i diritti, o ancu puru l’esistenza, di u nostru populu. Tocc’à noi à cumpurtacci da populu in casa nostra, fendu fronte contr’à tutte e pratese straniere chì ci volenu poc’à pocu sottumette à i so usi, à e so legge chì ci lampanu fora d’ind’è noi, à e so scimità chì neganu a nostra cultura prufonda è a nostra prussimità di populu mediterraneu. Da a Kanaky à a Corsica, passendu da tutte l’altre culunie di un imperu anacronicu è dicadente, a ripressione è a viulenza di u Statu francese contr’à i nostri populi ùn puderà fà piantà e nostre lotte, e nostre brame di ghjustizia è di libertà. Al dilà di e so origine, tutti quelli chì sò sinceramente ligati da stu sintimentu naziunale, spartenu sta vuluntà irrimuvevule di fà campà u nostru populu, sola cumunità di dirittu in terra corsa, da una generazione à l’altra. U nostru destinu, ch’ella sia chjara pè tutti, ùn pò esse ch’è un destinu naziunale è corsu. È sempre c’impetteremu cù tutti quelli chì ci vuleranu impedì di prununzià parolle dolce cum’è Mamma, Babbu, Terra, Nazione in lingua nustrale. « Sin’à lampalli tutt’in mare »

Hè esciutu u #166 !

https://uribombu.corsica/produit/n166-aprile-maghju-2024/ Nazione : Speculazione in ulmetu Mubilizazione è cunfarenza di stampa Dossier Kanaky - La refonte du corps électoral, passage obligé vers l'émancipation - Interview : Mickael Forrest, ministre du FLNKS - De la Kanaky à la Corse, la stratégie coloniale contre la liberté des peuples. U Ribombu Internaziunale - Charité bien ordonnée..."344 millions d'euros" POUR QUOI FAIRE...? - Ci hè da ride : Ange rovere revisite l'histoire Sindicatu di i Travagliadori Corsi - 40 anni di lotte suciali discorsu di Fred Bagnaninchi Storia - Consulta d'Orezza U 18 d'aprile 1734 - Pasquale Paoli, U Ritornu Aprile 1755 - I martiri di Ponte Novu, L’ottu di maghju 1769 Cultura - A Casa di Zia Mattea, a cultura in u cruzzini

Marzu #165 hè esciutu

https://uribombu.corsica/produit/n164-marzu-2024/ U Ribombu Internaziunale #165 : U Prugramma Riportu ritrattu da Crystal Pictures di a manifestazione è di u cuncertu di Gruppu L'arcusgi Nazione Cunfarenza di stampa in Aiacciu La commission des finances en Corse Jean-Guy Talamoni : Interview U Ribombu Internaziunale L'affissi di a vergogna : Les méthodes demeurent Sulidarità/Patriotti Serata per a Ghjurnata internaziunale di i prighjuneri pulitichi in Lupinu : 13 d'aprile 2024 Internaziunale Sardegna : Simone Maulu, intervista Catalunya : Carles Puigdemont i Casamajó, candidat aux élections municipales Suceta Salon de l'agriculture 2024 : au coeur du village corse (par Alexandra Bischof)

Hè quì : #164 di Ferraghju 2024

https://uribombu.corsica/produit/n164-ferraghju-2024/ Attualità - Cartula sculari : " u Statu metti in periculu i cundizioni d’amparera di i ziteddi " - Intervista Petru Antone Tomasi Nazione - Urientazione generale/strutturazione - Un'andatura per a nazione : i 15 punti - U Ribombu : Rivolta paisana FLNC " L’autonomie évoquée ne sera absolument pas en mesure de préserver le peuple corse " U Ribombu Gérald Darmanin : " il est temps de conclure " (corse-matin 16.02.2024) Internaziunale Victoire historique du sinn fein : Michelle O’Neill est élue « First Minister » Storia U 5 ferraghju di u 1807 : Si n’hè andatu à l’eternu U Babbu di a Nazione

#163 hè esciutu !

https://uribombu.corsica/produit/n163-dicembre-2023-ghjennaghju-2024/ Chjama Patriotta - Assemblea Generale u 28 di Ghjennaghju in Corti - Interview de Ghjuvan'Filippu Antolini Cap’articulu : Pè un destinu corsu è un avvene di libertà U Ribombu - Un (nouveau) rapport pour rien - A francisata basta ! Internaziunale Corsica Libera au siège de l‘onu : Conférence anticoloniale à genève Allocution de Ghjuvan'marcu Rodriguez et Jean-Guy Talamoni Cultura Piombu 1976 – « Rughji Neri » : l’exposition de l’artiste militant ---Pour les abonnés, choisissez simplement "ajouter au panier" puis confirmer votre commande dans votre panier. Vous pourrez directement le télécharger.  www.uribombu.corsica

U primu Ribombu di l’annu 2024 hà da esce : #163

Da ritruvà : Chjama Patriotta / Patriotti - Assemblea Generale u 28 di Ghjennaghju in Corti - Interview de Ghjuvan'Filippu Antolini Cap’articulu : Pè un destinu corsu è un avvene di libertà U Ribombu - Un (nouveau) rapport pour rien - A francisata basta ! Internaziunale Corsica Libera au siège de l‘onu : Conférence anticoloniale à genève Allocution de Ghjuvan'marcu Rodriguez et Jean-Guy Talamoni Cultura Piombu 1976 – « Rughji Neri » : l’exposition de l’artiste militant
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