“ Ce dont la Corse a besoin, plus que jamais, c’est d’un mouvement national fort dans toutes ses composantes, ainsi que de contre-pouvoirs - dont l’Assemblée de Corse doit faire partie - qui s’opposent résolument au rouleau compresseur colonial par tous les moyens. "
Comme le souligne un récent communiqué du mouvement NAZIONE, la volonté affichée par l’Etat français de mettre au pas toute la société corse n’aura jamais été aussi forte qu’en ce moment. Au-delà de la répression qui cible avec cynisme et brutalité les militants de la cause nationale, c’est aux liens de solidarité et à cette proximité, qui nous permet en réalité de faire la part des choses, que l’on s’attaque.
En Corse, aujourd’hui, comme dans n’importe quelle colonie du 19ème siècle, l’Etat croit pouvoir tout se permettre. Des contrôles routiers de plus en plus agressifs, sur fond de propos racistes anti-Corses, à la bavure assassine, en passant par l’interpellation - à grand renfort médiatique - d’un homme d’église pour un simple contrôle fiscal, tout est fait pour « civiliser » notre « communauté ». Cette campagne qui ne dit pas son nom n’est possible qu’auprès d’une population anesthésiée par des discours de soumission et d’auto-flagellation permanente qui laissent la puissance tutélaire étrangère seule arbitre de nos problèmes de société.
Ceux qui nient le fait colonial comme la dimension authentiquement nationale d’un combat de libération d’un demi-siècle, ceux qui appellent de leur vœux davantage de pouvoirs pour un appareil policier et politico-judiciaire dont l’action sera toujours dirigée contre les libres choix des Corses, ceux qui s’accommodent des miettes que leur réserve un système qui nie les droits fondamentaux - voire l’existence même - de leur propre peuple, tous ceux-là, sont objectivement partie prenante de cette démarche mortifère.
Il est donc grand temps de sortir de la torpeur actuelle dans laquelle continuent de nous plonger de pseudo discussions qui, telles les lettres de Choiseul à Pasquale Paoli, ne font pour l’heure que détourner l’attention, pendant que les grandes manœuvres de « normalisation » se déploient contre nous, et ce que nous sommes depuis toujours; en fait, contre tout ce que nous avons le droit - et à ce jour l’impérieux devoir - d’être, au nom de la mémoire mais aussi, et surtout, de l’avenir.
Aujourd’hui, la Corse n’a certainement pas besoin du programme commun d’une gauche française niant notre réalité de peuple et de nation, ni d’une approche « identitaire » calquée sur l’extrême droite bien française, elle aussi, et qui n’a rien à voir avec le nationalisme corse dont elle peut, paradoxalement mais par opportunisme, se réclamer. Pas plus qu’elle ne trouvera de salut dans l’action politicienne d’une droite, très française toujours, qui ouvre la voie à une « désanctuarisation » programmée de notre terre et au diktat des forces de l’argent qui dépossèdent chaque jour un peu plus les Corses dans leur propre pays.
Non, ce dont la Corse a besoin, plus que jamais, c’est d’un mouvement national fort dans toutes ses composantes, ainsi que de contre-pouvoirs - dont l’Assemblée de Corse doit faire partie - qui s’opposent résolument au rouleau compresseur colonial par tous les moyens.
Et qui porte un ambitieux projet national, véritable alternative à la dépendance qui nous ruine et nous détruit en tant que peuple, de moins en moins lentement, de plus en plus sûrement.
NAZIONE sera l’instrument de cette stratégie assumée, et validée lors de son Assemblée Générale constitutive, car c’est là sa raison d’être.