Irlande : le Brexit accélère la séparation avec l‘Angleterre

Depuis le Brexit la majorité que la frange loyaliste détenait toujours en Irlande du Nord est en train de disparaitre, et avec elle le principal fondement de l’accord de paix d’avril 1998 : l’assurance que l’Irlande du Nord resterait britannique tant que les habitants le souhaiteraient en majorité… et ils sont de moins en moins nombreux… La crise a vraiment débuté en juin avec les funérailles de Bobby Storey : Allié proche et à vie de l’ancien président du Sinn Féin, Gerry Adams, l’homme du nord de Belfast était considéré comme le chef du renseignement de l’IRA. Il a passé plus de 20 ans en prison, en commençant par un internement sans procès à l’âge de 17 ans, un an après avoir rejoint l’IRA en 1972. Il est impliqué dans la très spectaculaire évasion de la prison de Maze en 1983, lorsque 38 prisonniers républicains s’en sont évadés. Lorsqu’il a été libéré de prison en 1994, M. Storey était considéré comme une personne clé dans le processus de paix et l’accord du vendredi saint du 10 avril 1998. Des sources de sécurité l’ont lié à plusieurs incidents majeurs, dont le vol de 26 millions de livres sterling de la Northern Bank en 2004. Plus récemment, il avait été président nord du Sinn Féin. Les patriotes irlandais lui ont rendus un émouvant hommage : Le cercueil drapé d’un drapeau irlandais, précédé d’un joueur de cornemuse et suivi par tous les élus du Sinn Fein dont Gerry Adams et Michelle O’neill, la vice premier ministre républicaine d’Irlande du Nord, a longuement serpenté dans les rues de la ville encadré par des centaines d’anciens combattants de l’IRA formant une haie d’honneur jusqu’à sa dernière demeure ; une occasion d’exprimer leur gratitude, de renouveler leur engagement et le passage du flambeau, en démontrant leur volonté à poursuivre la cause de l’unification irlandaise, tout en permettant aux personnes en deuil de pleurer et de rendre hommage. Ceci, pour les loyalistes, a été considéré comme une provocation et une démonstration de force intolérable, ce qui a déclenché une vague de violence sans précèdent de la part de ces anti républicains. D’autant que le ministère public a décidé de ne poursuivre personne en relation avec les funérailles : cette tolérance policière a été vécue par les unionistes comme la preuve supplémentaire que l’Angleterre était sur le point de se désengager d’Irlande ! De fait, le Brexit a entrainé la création d’une frontière douanière maritime entre l’Irlande, les six comtés nordistes compris, et l’Angleterre : un acte de trahison intolérable pour les unionistes ! Cette frontière naturelle, toujours niée par les partisans de l’Angleterre, s’est donc imposée logiquement grâce à l’Europe et à la volonté de la seule Angleterre de s’en détacher… Il est d’ailleurs surprenant, que par une facétie de l’histoire, cette Europe fondée sur les principes du capitalisme triomphant et de l’hégémonie des banques toutes puissantes soit la cause de la désintégration progressive de ce pays, d’autant que l’Ecosse répond en écho à cette volonté séparatiste. Ainsi le pays dont chacun s’accorde à dire qu’il a été avec Adam Smith, à la fin du XVIIIe siècle, le berceau du capitalisme pourrait imploser à cause des dégâts collatéraux d’une économie qui se veut de plus en plus libérale. A quelques semaines du centenaire de la création de l’Irlande du Nord, que l’on commémore en mai, la mémoire de la guerre civile n’aura jamais été plus présente dans les esprits britanniques qu’en ce moment, la Grande Bretagne apparaissant de moins en moins « grande »… et son Royaume … de moins en moins uni… L’Azzezu

Catalogne : Grande victoire aux élections des indépendantistes

Da Jordi Mirò u nostru currispudente è presidente di l‘Estat Català Le 14 février, ont eu lieu des élections au Parlement de Catalogne, une élection déclenchée au milieu de la pandémie de Covid et contre la volonté du gouvernement de Catalogne pour le danger qu’elles représentaient pour les citoyens. Il faut se rappeler que ce processus électoral a été atteint, bien que la législature n’ait pas été épuisée, car la justice espagnole avait disqualifié le président de la Generalitat, Quim Torra, pour avoir accroché une banderole sur le balcon du Palau de la Generalitat demandant la «Liberté des prisonniers politiques et des exilés». Un fait sans précédent dans tout État démocratique et une attaque frontale contre la liberté d’expression et la souveraineté du Parlement de Catalogne, car qui a le pouvoir d’élire ou de révoquer le Président de la Generalitat, c’est le Parlement. La Catalogne est en état de siège judiciaire depuis le 1er octobre 2017, depuis la menace de disqualification et d’emprisonnement des députés et du président du Parlement; avec des milliers de personnes inculpées pour leur implication dans les événements du 1er octobre ou plus tard. Nous ne devons pas oublier les longues peines infligées aux membres du gouvernement catalan, ni la persécution judiciaire en cours des membres du gouvernement en exil, dirigée par le président Carles Puigdemont, actuellement membre du Parlement Européen. Le gouvernement espagnol a forcé ces élections avec l’intention de former un gouvernement unioniste en Catalogne. C’est pourquoi il a ignoré les indications médicales, et le refus du gouvernement catalan, qui a proposé de tenir les élections en mai. Profitant du fait que le ministre de la Santé du gouvernement central était catalan, ils ont tenté de profiter de l’effet médiatique du ministre en tant que tête de liste au Parlement de Catalogne pour le Parti Socialiste. En raison de la pandémie, ces élections ont été marquées par un taux de participation très faible, avec un peu plus de 53%, l’un des plus bas de l’histoire. Ce faible taux de participation a nui aux grandes formations et a profité aux petites, avec un électorat plus fidèle. Au sein du bloc indépendantiste, il y a eu des résultats très proches entre ERC et Junts, donc il y avait une égalité technique. Lors des dernières élections, Junts était la force dirigeante du bloc indépendantiste et du deuxième ERC. Cette fois, c’est l’inverse: l’ERC a obtenu 33 députés et 32 Junts. Il est à noter que Junts a eu une scission: le secteur autonome de droite, héritier de l’ex-Convergència de Jordi Pujol, a quitté le parti en raison du virage pro-indépendance et progressiste de Junts sous la direction du président Carles Puigdemont, et il s’est présenté aux élections avec l’acronyme PDeCAT. Ils n’ont pas obtenu de représentation parlementaire, mais leurs 77 000 voix ont fait que Junts n’est pas resté, lors de ces élections, la force dirigeante du Parlement de Catalogne. Quoi qu’il en soit, Junts, bien qu’étant la deuxième force des députés et des votes, a été la première force électorale au niveau des communes et des régions de toute la Catalogne. Les anticapitalistes du CUP ont bénéficié du faible taux de participation et ont obtenu 9 députés; de très bons résultats qui les rapprochent aux 10 députés qu’ils ont déjà obtenus aux élections de 2015. Le faible taux de participation a également profité, au sein du camp unioniste, à l’extrême droite espagnole qui est entrée au Parlement de Catalogne pour la première fois. Le parti fasciste, Vox, a obtenu 11 députés et devient la quatrième force. Poursuivant dans le camp unioniste, Ciutadans (parti du centre anti-catalan), qui avait été le plus voté aux élections de 2017, a perdu la majorité de ses députés (il ne lui reste plus que 6 députés, sur les 36 qu’il avait), qui passent aux «socialistes» du PSC (la branche du PSOE en Catalogne), qui a obtenu 34 députés, ou à l’extrême droite de Vox. Les ex-communistes, En Comú Podem, restent avec les mêmes résultats: 8 députés. Ils sont définis comme équidistants; ils sont favorables à un référendum sur l’autodétermination, mais sont opposés à l’indépendance; à Madrid, ils gouvernent avec le PSOE; ils sont favorables à des portes ouvertes à l’immigration, mais à la mairie de Barcelone, ils ont pu gouverner grâce au soutien de Manuel Valls. Le PP, parti classique de droite, héritier direct du régime franquiste, deuxième parti d’Espagne, s’est retrouvé sans presque aucune représentation parlementaire: ses anciens électeurs ont préféré les fascistes de Vox et l’ont laissé avec 3 députés. Malgré tous les éléments qui s’y opposent, le mouvement indépendantiste a montré une santé de fer. Encore une fois, et c’est déjà la troisième fois : en 2015 et en 2017, malgré l’état d’exception que représentait l’article 155, ce 14 février 2021 le mouvement indépendantiste dans son ensemble a remporté les élections au Parlement de Catalogne. Ces élections du 14 Février supposaient un nouveau plébiscite pour le mouvement indépendantiste. Le résultat est clair : nous avons obtenu une majorité parlementaire des formations favorables à l’indépendance de la Catalogne et, pour la première fois, nous avons franchi le seuil de 50% des électeurs en faveur du fait que la Catalogne soie un État indépendant. Cela montre que l’indépendantisme ne souffre pas de l’épuisement, que n’est pas une proposition conjoncturelle et que la volonté d’indépendance reste plus forte que jamais. La communauté internationale doit prendre acte de la volonté de la majorité du peuple catalan et doit trouver les mécanismes pour résoudre le conflit. Le message des urnes a été clair: l’indépendantisme est le vainqueur des élections; il nous faut maintenant un gouvernement d’unité entre les forces indépendantistes pour faire avancer le pays, sortir de la grave crise économique et sanitaire et avancer de manière décisive, dans cette législature, vers l’indépendance de la Catalogne. 
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