La récente conférence de presse des associations de défense des prisonniers politiques corses, au delà de représenter un gage d’efficacité supplémentaire dans un dur combat pour la justice et la liberté, aura permis de démontrer que la volonté de « normalisation » de la Corse, sur fonds de dilution de nos solidarités les plus élémentaires, ou de marginalisation d’une revendication authentiquement nationale, ne pourra avoir lieu.
Ceux qui, à Paris ou ailleurs, misent depuis toujours sur l’essoufflement, le découragement ou les contradictions - inévitables dans toute entreprise humaine - du mouvement national corse, en seront pour leur frais : jamais les Corses n’oublieront ce qu’ils ont en face d’eux, et qui les sépare de leurs objectifs légitimes de justice, de liberté, et de dignité en tant que peuple à part entière.
Ceux qui ont voulu, au delà de nos propres erreurs, nous diviser, s’apercevront, à leur dépens, qu’ils nous ont multipliés.
Une unité stratégique est en route, forte d’une pluralité qui doit devenir source d’émulation positive, et point d’ancrage des mobilisations à venir pour arracher au sort que leur fait l’Etat français les patriotes corses aujourd’hui embastillés, comme toutes les victimes d’une répression politique inique et multiforme.
Les manœuvres visant à étouffer des aspirations profondes, naturelles, puisant à la source de l’Histoire et de la culture multiséculaire de tout un peuple, empruntent de partout et de tout temps les mêmes voies : déstabilisation de la société traditionnelle systématiquement présentée comme incompatible avec une nécessaire modernité civilisatrice, interdiction administrative ou institutionnelle d’envisager toute forme de développement conforme aux réels intérêts du peuple et à ses réalités culturelles, et enfin, déploiement de tout un arsenal légal - et même illégal si nécessaire - pour réprimer toute forme de révolte contre cette violence permanente baptisée pour la circonstance « Etat de droit ».
L’installation d’une « troisième voie » accompagnant « en douceur » la lente agonie programmée d’une nation qui pourrait, qui devrait, au contraire, revivre et se libérer est également systématiquement envisagée, et tentée chaque fois que l’occasion se présente.
Pourtant, l’avenir continue à appartenir aux peuples qui n’acceptent pas de péricliter, pas seulement parce que c’est de leur sort qu’il s’agit, mais parce que, instinctivement parfois, ils ont conscience d’un enjeu plus universel, renvoyant aux paroles que Jean Paul II prononça à l’UNESCO en 1980 : « Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux pour l‘avenir de la grande famille humaine. »
La Corse, en tant que nation actuellement sous férule étrangère, comme cela a souvent été le cas au cours de son Histoire, ne saurait faire défaut à cette sage exhortation.
U Ribombu Internaziunale
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