Petru Antone Tomasi : Nazione, ripressione, beauvau

U RIBOMBU : Le 28 janvier dernier, Nazione était portée sur les fonts baptismaux par plusieurs centaines de militants, en quoi la création d’un nouveau mouvement politique est-elle apparue comme indispensable ? Ces derniers mois, une volonté partagée s’est exprimée afin de doter le courant indépendantiste d’un nouvel instrument de lutte, adapté aux défis que connaît actuellement notre pays. Aussi, en des termes différents mais convergents, Corsica Libera, le collectif d’anciens prisonniers Patriotti ainsi que le FLNC ont appelé à la création d’un regroupement large des militants de la Lutte de Libération Nationale partageant à la fois un constat critique de la situation politique de la Corse, des objectifs communs mais aussi une détermination sans faille afin d’oeuvrer pour une solution politique réelle au bénéfice du peuple corse et de ses droits. C’est ainsi qu’est née Nazione : un mouvement politique qui intègre la réalité militante qu’a été Corsica Libera durant près de quinze années mais qui va bien au-delà ainsi qu’en témoigne la composition de ses instances. Deux jours plus tard, sur ordre du Parquet national antiterroriste (PNAT), deux militants de Nazione étaient interpellés, transférés à Paris et - provisoirement - incarcérés, quel lien établissez-vous entre ces deux événements ? Un lien évident ! Ces interpellations arbitraires et outrancières (portes défoncées à l’explosif, père de famille jeté au sol devant sa famille, jeux d’enfants intentionnellement détruits…) sont une réponse de l’appareil d’Etat au succès de l’Assemblée générale constitutive de Nazione. Elles sont l’oeuvre d’une police politique aux ordres d’une justice politique qui vise à réprimer l’expression d’un mouvement public, Nazione, qui se situe dans une opposition résolue à la politique d’assimilation à marche forcée qui est aujourd’hui menée par l’Etat français et, malheureusement, avalisée par nombre de forces politiques dont certaines se revendiquent de l’idée nationale. Ces manoeuvres de déstabilisation sont cependant sans effet sur le déploiement de l’action de Nazione qui a d’ailleurs poursuivi sa structuration, la diffusion de son message politique et qui prépare l’intensification de sa présence sur le terrain. Pour en terminer sur le sujet de ces opérations répressives qui ont visé Nicolas Pinzuti et Antò Simoni, leur sortie de prison après respectivement quelques jours et trois semaines de détention confirme le caractère indigent des dossiers d’instruction et le caractère purement politique de leurs interpellations. Cependant, à l’heure où nous parlons ils sont certes hors des murs des prisons françaises mais ne sont toujours pas libres puisqu’assignés à résidence en France. Afin qu’ils retrouvent leur terre (à l’instar de Charles Pieri qui se trouve toujours dans une situation similaire depuis plus d’un an), la manifestation du 2 mars prochain organisée à l’initiative de Sulidarità et de Patriotti se doit d’être un succès populaire. Désormais, quelle est la feuille de route de Nazione ? Il s’agira de mettre en oeuvre les orientations débattues et massivement adoptées par les militants à l’occasion du vote de notre motion d’orientation générale : mise en place d’un cycle de mobilisation de terrain et de consolidation de la logique de contre-pouvoirs, poursuite de la stratégie d’internationalisation de la question nationale corse notamment à travers les contacts noués avec le Mouvement des Non-Alignés, présentation d’une offre de solution politique alternative à la farce des discussions de Beauvau, actualisation d’un projet indépendantiste robuste afin de répondre aux attentes quotidiennes des Corses et de préparer l’avènement de la République corse. En synthèse, l’action de Nazione a pour objectif de garantir l’accomplissement d’un destin national corse. Cette perspective nous apparaît salutaire à l’heure où les responsables autonomistes, à rebours du serment passé devant les Corses, structurent exclusivement leur action par le « dur désir de durer » à la tête des institutions corses. Cette formule du poète Éluard était convoquée par un ami indépendantiste catalan, il y a quelques temps, afin de qualifier le dévoiement de certains responsables du mouvement national en Catalogne. Elle me semble totalement transposable à la situation corse… À l’heure où le Ribombu est mis sous presse, une « déclaration solennelle » vient d’être signée [23.02.2024] par de nombreux élus de la Corse dans le cadre des discussions de Beauvau. Est-ce l’esquisse d’un « processus à vocation historique » ? Dès mars 2022 et la signature du Protocole Darmanin-Simeoni indiquant les « lignes rouges » imposées par l’Etat français et avalisées par les responsables du Cours Grandval, il n’y avait plus ni « processus historique », ni « solution politique » au conflit dans le cadre des discussions de Beauvau. La « déclaration solennelle » à laquelle vous faites référence ne change rien de fondamental à la donne politique et au constat établi par Nazione. Pour notre part, nous avons toujours jugé sur pièce l’évolution de ces discussions quant à une éventuelle évolution du statut de la Corse. Nous ne dérogeons pas à cette ligne et émettrons un avis définitif une fois que nous serons en possession d’un projet finalisé. Cependant, à ce stade, nous constatons que cette « déclaration solennelle » traduit un nouveau recul quant à la position défendue par la majorité territoriale et ses alliés. Le texte se situe déjà deux niveaux en-deçà de la délibération du 5 juillet que Josepha Giacometti-Piredda n’avait pas approuvée au titre du courant désormais incarné par Nazione, et ce avant même le début effectif des discussions avec Paris sur la rédaction d’un texte constitutionnel. De façon tangible, ladite déclaration se conforme explicitement aux « lignes rouges » ou « principes intangibles de la République française » fixées par le gouvernement français en renonçant à trois principes fondamentaux de la lutte nationale, au moins : pas de peuple corse et de reconnaissance de ses droits nationaux mais une simple « communauté » peuplant « l’île de Corse » ; pas de co-officialité de notre langue mais l’acceptation d’un « service public de la langue » ; pas de citoyenneté corse conférant au peuple corse le « droit d’avoir des droits » - selon l’expression d’Hannah Arendt - spécifiques sur sa propre terre. Or, ces renoncements n’ont pas seulement une portée symbolique, donc politique, ils ont également une conséquence pratique puisqu’ils neutralisent la capacité future du peuple corse à adopter des mesures efficaces face aux menaces auxquelles il doit faire face. Quant aux autres questions - « autonomie fiscale », « statut de résidence », « pouvoir normatif de nature législative » - la rédaction du document laisse la place à toutes les interprétations, y compris les plus restrictives. C’est la raison pour laquelle, Josepha Giacometti-Piredda, fidèle à sa ligne de conduite n’a pas pris part à la signature de ce document. C’est la raison pour laquelle Nazione continuera à porter dans le débat publique une parole libre et cohérente conforme à la recherche d’une solution politique et d’une paix réelles au bénéfice du seul ayant-droit légitime sur la terre de corse : le peuple corse.

#163 hè esciutu !

https://uribombu.corsica/produit/n163-dicembre-2023-ghjennaghju-2024/ Chjama Patriotta - Assemblea Generale u 28 di Ghjennaghju in Corti - Interview de Ghjuvan'Filippu Antolini Cap’articulu : Pè un destinu corsu è un avvene di libertà U Ribombu - Un (nouveau) rapport pour rien - A francisata basta ! Internaziunale Corsica Libera au siège de l‘onu : Conférence anticoloniale à genève Allocution de Ghjuvan'marcu Rodriguez et Jean-Guy Talamoni Cultura Piombu 1976 – « Rughji Neri » : l’exposition de l’artiste militant ---Pour les abonnés, choisissez simplement "ajouter au panier" puis confirmer votre commande dans votre panier. Vous pourrez directement le télécharger.  www.uribombu.corsica

“Stratégie pour un destin corse” da Jean-Guy Talamoni

Non, le destin de la Corse n’est pas français, comme l’affirmait curieusement le président de l’exécutif il y a quelques jours. Non, on n’a pas le droit de renvoyer dos à dos – il l’avait fait deux semaines plus tôt – le crime organisé qui sévit dans notre pays et ceux qui ont tout sacrifié pour défendre ce même pays. Non, déférer aux injonctions de l’adversaire et aller toujours plus loin dans le reniement ne constitue pas une stratégie valide. Ni digne, au demeurant. Car c’est bien de stratégie qu’il s’agit. Le problème n’est jamais une question d’homme. Les hommes peuvent changer. En mal – ici, quelques exemples peuvent venir à l’esprit –, mais parfois aussi en bien. Comme avocats, nous avons l’habitude de le rappeler : ne jamais réduire un homme à certains de ses actes, fussent-ils singulièrement graves. À un problème politique persistant, la bonne réponse ne peut-être de désigner un bouc émissaire. Un tel problème appelle une stratégie adaptée. Celle mise en œuvre depuis 2021 par le Cours Grandval à l’égard de Paris (connivences – courbettes – compromissions) a largement montré sa nocivité pour le mouvement national (déloyauté – déstabilisation – division). Dès l’origine, ces lourds inconvénients ne sont pas passés inaperçus. Pour toute réponse à ces inquiétudes, on a alors entendu une petite musique, celle de la prétendue realpolitik : « Capisci, il faut être malin, on va obtenir l’autonomie… ». Malheureusement, même si l’on fait abstraction des questions d’éthique – ce qui n’est jamais bon –, force est de constater que cette « stratégie » n’en est pas une. Elle ressemble plutôt, au mieux, à de la rouerie de cantine. Il suffit d’avoir lu quelques livres d’histoire pour savoir que la France n’a jamais concédé la moindre avancée à un peuple soumis à sa tutelle sans y être contraint par un rapport de force. Jamais. Ainsi, en Corse, après avoir conduit ses interlocuteurs à des compromissions difficiles à assumer, Paris les a subitement abandonnés, désormais sourd à leurs appels incessants et larmoyants au « dialogue ». En politique, si l’on peut négocier avec des adversaires, on ne le fait généralement pas avec ceux qui ont accepté d’être des subordonnés. C’est dans cette situation d’indifférence et de mépris parisiens qu’est intervenu l’assassinat d’Yvan Colonna, suivi de la révolte de notre jeunesse. Débarquait alors en urgence Gérald Darmanin, le mot d’autonomie à la bouche, cherchant avant tout à rétablir le calme en cette période préélectorale. Le semblant de processus qui s’est déroulé depuis lors a donc pour cause exclusive la détermination des jeunes Corses. Dès que les élus reprirent la main, ils acceptèrent d’écarter des discussions les sujets les plus essentiels, à travers les « lignes rouges » mentionnées dans le protocole Darmanin-Simeoni. Plus que d’une erreur, il s’agissait d’une nouvelle faute, laquelle ne pouvait déboucher, un an et demi plus tard, que sur l’ouverture en trompe l’œil opérée par le discours d’Emmanuel Macron devant l’Assemblée de Corse : une rhétorique avenante cachait le vide sidéral du fond politique. Comme devait le constater l’éditorialiste Jean-François Achilli sur France Info : « Une déclaration forte dans les mots, mais pas dans les contenus ». Pas de reconnaissance des droits du peuple corse, pas de corsisation des emplois, pas de statut de coofficialité pour sauver notre langue, pas de statut de résident pour interrompre le processus de dépossession… Voilà donc où nous en sommes. La « stratégie » à l’œuvre mène tout droit à l’échec et il faut en changer. Comment transformer le bavardage institutionnel actuel en négociation porteuse d’avancées ? Pour notre part, nous n’avons cessé, depuis 2015, de préconiser la mise en place d’un rapport de force, serein et déterminé. Nous avons collectivement les moyens d’une véritable mobilisation populaire à travers nos forces vives, politiques, syndicales, associatives… L’appel de Patriotti pour la réunion du 15 octobre à Corti peut en être l’occasion et c’est dans cet esprit nous y participerons. L’objectif doit être de convaincre l’ensemble des nationaux que seul paye le courage politique. Quant à ceux qui rédigent actuellement la chronique d’un échec annoncé, offrons leur – par-delà leurs erreurs – la possibilité d’apporter une contribution aux nouvelles pages que nous voulons écrire. De nouvelles pages qui mériteront enfin, sans grandiloquence ridicule, le qualificatif « historique ». Jean-Guy Talamoni

autoNÒmia

Populu Corsu Statutu di residente Cuufficialità Cursisazione di l'impieghi Putere legislativu autoNÒmia

#161 : Simeoni dans “le monde“

“ L‘installation sur l’île de ces voyous, au début des années 1980, ainsi que la clandestinité nationaliste ont été des éléments de destructuration. “ Ces propos qui tendent à criminaliser le mouvement national et la lutte armée menée depuis un demi siècle environ par des patriotes qui ont payé le prix fort, celui de la liberté très souvent, celui de la vie aussi, pourrait émaner d’un nostalgique de la CFR ou de quelque fonctionnaire de l’Etat français en service commandé. Et bien, non. Ce sont les mots de Gilles Simeoni, Président actuel de l’exécutif de Corse, qui amalgame la Résistance nationale contemporaine et les exactions du crime organisé, confondant dans une même dénonciation une violence qui participerait à la déstructuration de la société corse, renvoyant dos à dos militants politiques et voyous. Et nous qui pensions que la société corse était menacée sur ses bases par la dépossession programmée des Corses, par des atteintes permanentes à nos valeurs fondamentales, à nos droits en tant que peuple nié jusque dans son existence, par une répression féroce qui n’a jamais renoncé à utiliser les coups les plus tordus - et des voyous parfois - contre les militants de la cause nationale. Nous, qui croyions que c’est plutôt la soumission, la connivence, et les attaques réitérées contre nos frères luttant pour la liberté de leur pays, les manoeuvres d’intoxication de l’opinion téléguidées depuis Paris et ses officines, qui étaient responsables de cette déstabilisation mortifère ... Nous nous serions trompés? A moins que cet interview donné au journal « Le Monde » du 30 août dernier ne constitue qu’un nouvel acte de reniement et d’alignement sur les lignes rouges d’un processus de liquidation du problème que la Corse continue à poser à l’Etat français? Quoi qu’il en soit, et de manière très pragmatique, c’est bien grâce aux combats de militants qu’il ravale aujourd’hui au rang de voyous que Gilles Simeoni est là où il est. Si lui et les nouveaux soutiens dont il a pu s’assurer, par un néo-clientélisme qui laissera des traces indélébiles sur un parcours plus que sinueux, jugent qu’ils sont devenus inutiles, la Corse et son peuple, eux, ne s’y tromperont pas. La calomnie comme la forfaiture peuvent se présenter sous la meilleure apparence. Ceux qui s’en rendent coupables en portent pour toujours les stigmates. La Rédaction

GHJURNATE INTERNAZIUNALE : À populi fatti, bisogn’à marchjà.

Aujourd’hui, alors que de piètres exercices d’illusionnistes contribuent à alimenter le déroulement d’une démarche dilatoire qui n’a de « processus » que le nom, le peuple corse continue de subir une répression politique multiforme, dont le seul objectif demeure la liquidation pure et simple de toute véritable lutte de libération nationale.   Les patriotes continuent à être traités comme des « terroristes », toute une jeunesse en quête de justice et de liberté est systématiquement ciblée, une pression permanente s’exerçant sur des familles dont les enfants deviennent à leur tour otages d’un système fait pour détruire les idéaux et les hommes qui les portent.   Après l’assassinat d’Yvan Colonna et la répression brutale des premières manifestations de la jeunesse, le peuple corse s’est mobilisé ; il a commencé à faire face. Il fallait donc, dans un premier temps, s’employer à désamorcer la situation avec des mots qui n’engageaient finalement à rien, puisque rapidement recadrés par des textes consacrant les limites à ne pas franchir, et qui correspondent - comme par hasard - à autant de points fondamentaux que les Corses ont d’ailleurs maintes fois validés. Puis, méthodiquement, froidement, sur fond de discours anesthésiants et de renvois aux calendes grecques, on s’emploie à neutraliser tout ce qui peut s’opposer aujourd’hui, et à l’avenir, à cette « normalisation » orwellienne, à cette pacification coloniale, qui se situe aux antipodes de la paix à laquelle notre peuple - ni plus ni moins que tous les autres peuples de la planète - aspire depuis toujours.   Face à cette dérive aussi cynique que totalitaire, qui va jusqu’à nier l’existence même de ce que nous sommes au nom de principes prétendument « républicains », l’acceptation des lignes bleu blanc rouge du protocole Darmanin-Simeoni était inconcevable pour toutes celles et tous ceux qui pensent encore, et qui continueront à penser, qu’il y a bien, ici, un peuple à part entière avec des droits imprescriptibles sur sa terre.   Ces droits, reconnus par la charte des nations unies, font l’objet des revendications légitimes d’autres peuples, qui, de plus en plus chaque jour, s’affirment comme incontournables sur le plan politique, tant au niveau d’institutions existantes où leur marge de manœuvre reste bridée, qu’au sein de toutes les forces vives de leurs sociétés respectives.   Eux aussi, de la Kanaky à la Polynésie, de la Catalogne à l’Euskadi, en passant par toutes ces « îles que l’on dit françaises », connaissent les limites des démarches qui ne visent pas à se libérer, mais plutôt à administrer au mieux la prison que la puissance tutélaire du moment a assignée à leur nation.   Les Ghjurnate Internaziunale seront, une nouvelle fois, l’occasion de clamer au monde :   - Que nos réalités humaines ne sauraient être piétinées plus longtemps,   - Que nos solidarités demeurent indestructibles, et sont la garantie d’un avenir meilleur : celui qui, à l’inverse des assujettissements actuels, consacrera l’ère des interdépendances pleinement maîtrisées et librement consenties.   - Mais aussi que nos projets de société, nos axes de développement, finiront par s’affirmer car ils sont les seuls à être durables et cohérents.   - Et que la lutte pour libérer nos pays ainsi que toutes les énergies permettant à ces plans vertueux d’aboutir, continuera, s’amplifiera, transcendera les générations pour atteindre le seul objectif qui vaille :   L’indépendance nationale.   (cap‘articulu d‘Eric Simoni)

“incù u vostru spiritu…”

Salute à tutti,ùn sò di quelli chì si sprimenu nant’à e rete suciale ma per sta volta mi tocca à cuntà. M’hè accadutu sta mane un affare chì forse, vi darà à riflette nant’à u diventà di u nostru populu. Eccu la quì : Appena compia una messa d’interru in Lupinu, in chjesgia Nôtre Dame des Victoires, un prete, Thomas Brenti, tuttu di neru è capigrisgiu ( à dilla franca, pallisà lu cusì mi sentu peghju ch’una camisgia nera ) ma vi pregu di purtà un occhjata à lu mio scrittu. Tandu u sgiò curà hè ghjuntu à fà u criticone apressu à i cantatori chì, for’ d’esse l’ultimi di Mohicans à avè amparatu à cantà a messa à modu nostru, cun versi chì sò e radiche stesse di a nostr’identità, artisgiani di a lingua, è, per una parte, cunfratelli, chì anu accunciatu u spartitempu di travagliu per rende un ultim’ umaghju à un alma cristiana in lu so passu à l’eternu, anu fattu l’offese tremenda d’avè rispostu “ incù u vostru spiritu “ invece di “et avec vôtre esprit”, d’avè pregatu u Pater Noster in lingua corsa per via di “ l’unité dans la célébration de la foi “ à colpu di  “ Lorsque je parle français vous devez répondre en français”  eccu à chì ne simu: in l’annu 2023 di u calendariu Cristianu, pregà fendu usu di a lingua materna hè diventatu oramai un rimprovu…. Pocu schjaffu ! Una manera di pensà, un discorsu, ch’ùn hà nunda à chì fà in e nostre chjesgie. A saperà quest’omu di Diu chì ognunu hè liberu di pregà u Signore in a so lingua ? Ch’ella sia Corsa, Catalana, Basca, Sarda, Irlandese, kanak, Gallurese,Uccitana, Brittonia, Inglese …. è ancu Francese !  Forse s’hè fattu un brocciu, smintinchendu a so lingua cum’è ellu s’hè scurdatu di a filetta è averà intesa una forma di glossolalia ….. Mi scuserete aghju scrittu in corsu … Perdono mio Dio Perdono Pietà Pietà P C

Ghjugnu #159 : Hè esciutu !

Ghjugnu 159 : https://uribombu.corsica/produit/n159-ghjugnu-2023/ U prugramma 4, 5 è 6 d’aostu : E Ghjurnate Internaziunale Cap’Articulu Dignité d’un peuple en lutte... et manoeuvres dilatoires. Corsica libera Situazione pulitica : “processus”, vote à l’assemblée et aprés ? Rapport “autonomia“ : notre position Ripressione Militanti è giuvanotti interpellati, depurtati è incarcerati in Pariggi Patriotti : “ la France de 2023 est la digne héritière de celle de 1942.“ Storia 6 juin 1808 – 6 juin 2023 : In memoria di i dipurtati di l’Isulacciu I fochi Paoli : Riportu ritratti

Chemin des dames : la bataille oubliée !

“ Que serait la Corse aujourd‘hui si elle n‘avait pas vu ses enfants les plus valeureux décimés sur les champs de bataille de la Grande Guerre ? Une chose est sure : elle ne serait pas la Corse que nous connaissons aujourd‘hui... “ 16 avril 2023, 6h du matin comme chaque année les marcheurs mettent leurs pas dans ceux des soldats qui,sur ordre du Général Nivelle, s‘élancèrent le 16 avril 1917 à l‘assaut du plateau de Californie, point culminant du Chemin des Dames. Selon le commandement, la crête de quelques centaines de mètres de hauteur doit être prise en 3 jours... Seulement voilà, de 1915 à 1917 les Allemands ont eu le temps de fortifier leurs positions... Plus de 100 000 hommes perdront la vie dans des assaults aussi inutiles qu‘absurdes... 30 000 morts par jours au début de l‘attaque... Parmis eux des Corses, des basques, des tirailleurs sénégalais, des bretons, des occitans... Tout ce que les campagnes comportent de forces vives, le monde paysan exterminé en quelques rafales de mitrailleuses et écrasé sous des milliers d‘obus... S‘en suivra un vaste mouvement de rébellion mené par des hommes las de servir de chair à canon. La chanson de Craonne sera leur hymne...et beaucoup seront fusillés pour l‘exemple... Cette Histoire, nous la connaissons trop bien en Corse : c‘est celle de nos familles qui dans la Somme, la Marne, à Verdun, la Côte du Poivre, la Côte 304, les Eparges, le col de la Chapelotte; pour ne citer que quelques un de ces lieux sacrés que la mort a revêtu de son manteau noir; perdront un des leurs, parfois plusieurs,et même tous les jeunes d‘un même village... « Tu babbu in 18 » d‘i Surghjenti, « le chemin des dames » des Chjami Aghjalesi et plus récemment l‘album « In Memoriam » que Jacques Culioli avec l‘associu Aio ziteddi et Arapà consacrèrent entièrement à la guerre 14-18 sont autant de repères musicaux qui dans notre mémoire collective viennent encrer le souvenir toujours vivace de nos aïeux . Les lettres de corses comme celles d‘André Orsoni ou d‘Antoine Fanni, rédigées quelques heures avant leur mort sont de précieux et d‘émouvants témoignages. (album In Memoriam, Arapà) Là bas aussi sur les lieux de ces batailles, plus de cent ans après, les souvenirs sont tenaces: pour ces enfants qui ont grandit aux milieux des ruines et des champs dévastés comme Noel Genteur à Craonne, militer pour la mémoire de ces hommes tués par l‘absurde est un sacerdoce, l‘engagement de toute une vie. D‘autres plus jeunes mais tout aussi déterminés comme Cyril Delahaye, guide conférencier à la Caverne du dragon ou la famille d‘Eric Marchal-Guidoni à la Main de Massiges viennent ,renforcer avec un dévouement exemplaire, la grande famille des bénévoles et des artisans de la Mémoire... Sans eux pas de tranchées reconstituées, pas de musée, pas de recits et d‘anecdotes pour transmettre aux jeunes générations ce qui demeurera la plus grande boucherie humaine de l‘histoire: les morts, les blessés sans oubliés ceux qui seront marqués à vie par l‘obusite, les mutilations, les gueules cassées ... La marche se termine lentement, le « Diu vi salvi regina » résonne devant le monument des basques... Une statue de Napoleon est là, pas loin à quelques centaines de mètres, également pour rappeler une autre bataille sanguinaire, toujours sur le chemin des dames : celle de 1814 au moulin de Vauclerc ... Dans la plaine glacée par un vent matinal, le chant des oiseaux a remplacé le fracas des bombes, la forêt a repris ses droits, et les premières pousses laissent deviner le printemps qui est déjà là... Que serait la Corse aujourd‘hui si elle n‘avait pas vu ses enfants les plus valeureux décimés sur les champs de bataille de la Grande Guerre ? Une chose est sure : elle ne serait pas la Corse que nous connaissons aujourd‘hui... Une partie du Peuple Corse est resté là bas, dans la boue de ces champs de bataille... Si nous ne pouvons certes pas remonter le cours du temps, nous pouvons au moins nous souvenir, par nos pèlerinages sur ces lieux chargés d‘histoire et d‘émotions, afin de leur rendre un éternel hommage! PA Susini
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