Iviu Bourdiec : Riposa In Pace

A squadra di U Ribombu Internaziunale hà a tristezza tamanta di favvi sapè ch'ellu hè partutu à l'altru mondu u nostru anzianu capu redattore Iviu Bourdiec. Riposa In Pace Patriottu

#145 – Jean-Guy Talamoni : Alchimie à rebours

Une chose est de revendiquer un statut d’autonomie à titre d’avancée institutionnelle transitoire, une autre est de faire de l’autonomie l’alpha et l’oméga de la lutte, le Saint Graal d’un engagement national de plusieurs décennies. Une chose est de considérer l’autonomie comme un objectif intermédiaire, ce qui avait été acté en 2017, une autre est de se définir soi-même comme fondamentalement autonomiste, et ce dans l’idée de « montrer patte blanche » à l’adversaire. Dans le second cas, on renonce explicitement à ses droits nationaux pour complaire à ceux que l’on était supposé contraindre à reculer, à cesser d‘exercer une domination injuste. Se définir soi-même comme autonomiste, c’est renoncer à l’idée de nation. “ Une chose est de considérer l’autonomie comme un objectif intermédiaire, ce qui avait été acté en 2017, une autre est de se définir soi-même comme fondamentalement autonomiste, et ce dans l’idée de « montrer patte blanche » à l’adversaire. “ Aujourd’hui du reste, les élus dits traditionnels sont devenus, pour la plupart, autonomistes et favorables à l’épanouissement identitaire de la Corse. Cela est le résultat de la victoire indiscutable remportée par le mouvement national s’agissant de la bataille culturelle. En quoi dès lors la majorité aux affaires se distingue-t-elle des élus d’opposition ? Ce qu’il y a de difficilement compréhensible, c’est que le loyalisme français a contaminé le Conseil exécutif de Corse alors même que ceux qui défendaient cette idée étaient minoritaires dans l’hémicycle depuis 2015 ! Tout cela, nous dit-on sotto-voce, serait tactique. Tout comme le reniement des engagements et des accords passés naguère avec les « incommodants » indépendantistes, qui ne l’étaient d’ailleurs pas tellement en 2015, lorsqu’ils permirent de s’emparer du pouvoir territorial… Mais comment voulez-vous être pris au sérieux par Paris avec de telles attitudes ? Comment l’adversaire pourrait-il avoir la moindre considération pour un prétendu patriotisme qui soutient l’indépendance des Catalans et des Ecossais et accepte la domination pérenne de son propre peuple ? Lorsque Valérie Pécresse vient dans notre pays affirmer que « la Corse c’est la France », elle ne trouve évidemment pas de contradicteurs sur les bancs de l’actuelle majorité. Ses membres, finalement, ne disent pas autre chose que la candidate à la présidence française, puisqu’ils assurent n’être qu’« autonomistes »… On pourrait d’ailleurs revenir, sans faire offense au bon sens ou à la logique politique, au qualificatif « régionaliste », voire à celui de « cyrnéiste » comme on disait dans l’entre-deux-guerres. Déjà, à l’époque, on parlait beaucoup d’autonomie de la Corse. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est le résultat d’une sorte d’alchimie à l’envers. Celle qui a consisté à transformer de l’or en plomb, à savoir une majorité clairement nationaliste en une majorité régionaliste. Pour rester dans l’euphémisme, nous dirons que les apprentis sorciers qui s’y sont livrés n’ont pas mérité de la nation. Mais était-ce seulement leur objectif ? Il y a malheureusement tout lieu d’en douter. Pour autant, le simple fait qu’une majorité nationaliste ait pu exister quelques années – et qu’elle ait été populaire – a fait franchir un seuil qui demeurera dans l’imaginaire politique des Corses à la fois comme un souvenir, un ferment et une promesse. Les indépendantistes n’ont donc pas à regretter leur participation à cette expérience de portée historique. Il n’en demeure pas moins que dans le contexte actuel, notre pays n’avance plus. Les espoirs nés il y a quelques années d’une solution rapide au problème corse ont été déçus. Mais la séquence politique présente n’aura qu’un temps. Par-delà les reniements – passés et à venir – de certains de ses responsables, la Corse est, et demeure, une nation de droit naturel. Le simple fait que les dirigeants parisiens se sentent obligés d’avoir recours à la méthode Coué, et de présenter la question en ces termes, le confirmerait s’il en était besoin : la Corse n’est pas la France. Jean-Guy Talamoni

#145 di Ferraghju : Hè quì !

Hè quì u #145 : https://uribombu.corsica/produit/n145-ferraghju-du-2022/   Cap’Articulu Eric Simoni – Contrer la politique de Choiseul Jean-Guy Talamoni – Alchimie à rebours Ghjuventù Indipendentista – GI – Scontri di a ghjuventù – Elezzione à l‘università Internaziunale Bloody Sunday, 50 ans après Storia – Pasquale Paoli, u babbu di a Nazione – Domenico Ascione, impressore camerale Adecec   - - - Pour les abonnés, choisissez simplement "ajouter au panier" puis confirmer votre commande dans votre panier. Vous pourrez directement le télécharger. www.uribombu.corsica

Cap’Articulu #145 : Contrer la politique de Choiseul

“ Ceux qui continuent de penser - ou de faire semblant de croire - que donner des signes d’allégeance en modifiera le cap, en seront pour leur frais. Ils exposeront malheureusement la nation à de grandes déceptions, de brutales déconvenues, et des périls mortels. “ L’Histoire est riche d’enseignements. Il est dommage que les hommes, trop souvent, n’en retiennent rien. En Février, il est naturel de commémorer la mort de Pasquale Paoli, survenue le 5 du même mois en l’an 1807. Chacun connaît la dimension du personnage, et ce qu’il représente dans l’imaginaire national corse. Mais, à la marge des évènements les plus spectaculaires de son époque, ceux qui nourrissent la mémoire commune de tout un peuple, lorsqu’on étudie la correspondance de Pasquale Paoli et de Choiseul entre 1765 et 1768*, on a, le temps d’une lecture attentive, un éclairage saisissant de la politique française du moment. Il y transparaît, tout le cynisme, le mépris, et l’implacable logique de la loi du plus fort, auxquels notre pays a toujours été confronté. L’infâme traité de Versailles du 15 mai 1768 en fut le point d’orgue, juste avant que le fer et le feu ne s’abattent sur ceux dont le seul tort était de se considérer comme un peuple à part entière. Le ministre de Louis XV était, en fait, le précurseur d’une doctrine systématiquement appliquée depuis par l’Etat français, et qui devait transcender le temps, les régimes, et, plus tard, la coloration politique des gouvernements. Les mesures dilatoires en tout genre, les échanges tournant systématiquement le dos à toute discussion d’égal à égal, de peuple à peuple, la référence constante à une légitimité dominante servie - si besoin - par une répression toujours d’actualité, demeurent la seule réponse que la France ait jamais su apporter à nos aspirations nationales. La politique de Choiseul est toujours à l’ordre du jour. Ceux qui continuent de penser - ou de faire semblant de croire - que donner des signes d’allégeance en modifiera le cap, en seront pour leur frais. Ils exposeront malheureusement la nation à de grandes déceptions, de brutales déconvenues, et des périls mortels. La politique de Choiseul elle, poursuivra son action funeste. Pendant que les palabres continuent, que les structures institutionnelles s’enlisent dans des démarches administratives sans fin, et trop souvent sans lendemain, la réalité que des forces étrangères installent dans notre pays tend à sceller chaque jour un peu plus un destin qui ne doit pas, qui ne peut pas être le nôtre. Face à ces manœuvres, qui rappellent toutes celles auxquelles la Corse a de tous temps été confrontée, il convient d’opposer enfin une stratégie globale qui permette de contenir les dangers et de déployer des forces aptes à concrétiser un projet national, à reconquérir tous les terrains où les intérêts de notre peuple doivent être défendus, à opposer à une légalité étrangère destructrice le pays réel et bien vivant qui correspond à ce que nous sommes vraiment. S’organiser pour devenir l’instrument idoine de ce grand dessin sera sans nul doute une des priorités de Corsica Libera à l’avenir. Afin de contrer définitivement la politique de Choiseul, comme on se libère d’une vieille malédiction. Cela nécessitera toute la volonté et la force d’un peuple dont les enfants ont, eux aussi, traversé les siècles et les combats avec comme credo éternel, cette clameur du fond des âges, et du fond des cœurs: « Patria è Libertà ».** *46 de ces lettres furent publiées dans le Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse en 1886 par l’abbé Letteron ** « Patria è Libertà, patrie et liberté, le cri le plus noble qu’ait eu aucun peuple » (François René Jean de Pommereul, officier français, 1745-1823)

#145 di Ferraghju : Ha da esce !

Ha da esce u #145 di Ferraghju ! Cap'Articulu Eric Simoni - Contrer la politique de Choiseul Jean-Guy Talamoni - Alchimie à rebours Ghjuventù Indipendentista - GI - Scontri di a ghjuventù - Elezzione à l‘università Internaziunale Bloody Sunday, 50 ans après Storia - Pasquale Paoli, u babbu di a Nazione - Domenico Ascione, impressore camerale Adecec . . . www.uribombu.corsica

#144 – Jean-Guy Talamoni : Fà campà Nazione

“ Le seul objectif institutionnel digne d’être poursuivi dès lors que l’on se réclame de la nation : l‘entière souveraineté.(...) Sans attendre les avancées institutionnelles qu’il nous faudra arracher – et non quémander – faisons vivre pleinement la nation. “ L’année 2022 s’ouvre dans une situation très différente de celle que nous connaissions il y a un an. Entretemps, la majorité nationaliste qui avait fait naître tant d’espoirs en 2015 et 2017 a volé en éclats. Corsica Libera n’a aucune responsabilité à cet égard : tel est le choix qui a été fait, unilatéralement, par ses partenaires. Dont acte. L’histoire jugera et il y a fort à parier qu’elle sera sévère à l’endroit de ceux qui ont provoqué ce gâchis, lâchant la main de leur allié pour tendre la leur à Paris. Ce fait doit demeurer à l’esprit, car oublier les enseignements du passé conduit inévitablement à l’impasse : Perdunà hè da cristianu, dimenticà si hè da bestia. En revanche, la rancœur et le ressentiment ne peuvent qu’être bannis car ils constituent des entraves. Or la Corse a besoin d’avancer. Tournons-nous donc résolument vers l’avenir et, pour cela, considérons les choses telles qu’elle se présentent et non telles que nous voulions qu’elles fussent. Examinons le chemin parcouru ces dernières décennies : au début des années 1970, la nation corse était sur le point de s’effacer. Une nation ne tient que par la volonté de ses membres. Or seule une poignée de Corses partageaient encore cette conscience nationale qui constitue le ciment d’une collectivité humaine soudée et cohérente, fidèle à sa vocation historique. « U miraculu di u settenta », comme on a pu l’appeler, a changé radicalement le cours des événements, interrompant la chronique d’une disparition annoncée. Les années suivantes furent faites de luttes, de drames et parfois d’erreurs. Elles permirent toutefois aux Corses de relever la tête et à la nation de se réveiller de sa longue léthargie. Certes, nombreux furent ceux qui apportèrent une contribution au changement. Mais comme toujours et partout dans l’histoire du monde lorsqu’il y a situation de domination, la partie la plus engagée du peuple prit une part déterminante dans le combat. C’est ainsi que des avancées furent arrachées, que notre patrimoine naturel fut relativement préservé, que la fameuse « bataille culturelle » fut menée victorieusement. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons remporté le combat essentiel : la nation est une réalité vivante partagée par une forte majorité de Corses, et c’est bien là le plus important. Pour exister, la nation n’a nullement besoin d’une autorisation parisienne, ni même d’une « autonomie-de-plein-droit-et-de-plein-exercice ». Une évolution institutionnelle serait certes la bienvenue, mais elle devrait être appréciée, non pas en fonction de son appellation mais de l’ampleur des droits nouveaux qu’elle apporterait aux Corses. Par ailleurs, elle ne pourrait être conçue que comme une étape vers le seul objectif institutionnel digne d’être poursuivi dès lors que l’on se réclame de la nation : l’entière souveraineté. On ne peut sans hypocrisie se faire les thuriféraires des indépendantistes catalans, écossais ou kanaks et rejeter l’idée d’indépendance dans son propre pays. Sans attendre les avancées institutionnelles qu’il nous faudra arracher – et non quémander – faisons vivre pleinement la nation. Les principales institutions insulaires étant actuellement vouées à la seule gestion (dont la qualité devra au demeurant être évaluée), il appartient aux Corses qui considèrent la légalité française comme étrangère et transitoire d’arracher chaque jour de nouveaux pans de souveraineté. Faire vivre la nation c’est construire, dès à présent, au quotidien, par l’auto-organisation. C’est également refuser ce qui ne nous convient pas, en ayant recours, au besoin, à la désobéissance civile. Faire vivre la nation, c’est aussi considérer que la loi française, si elle est effectivement une réalité en Corse – souvent aux effets néfastes, du reste – ne nous lie aucunement sur le plan moral. Le gouvernement français la viole d’ailleurs lui-même allègrement, comme on le voit avec la question des prisonniers. Pourquoi serions-nous tenus de la respecter en toutes circonstances ? Le seul contrat social qui vaille est celui qui nous lie à nos compatriotes. Les seules règles qui s’imposent à nous sont celles qui sont prescrites par l’éthique, par le sens de l’humanité et par l’intérêt supérieur de la nation. Au seuil de cette nouvelle année, c’est la résolution que nous devrions prendre : faire vivre la nation sans attendre. Terminons ces quelques lignes comme le faisaient nos anciens. Assaillis par des difficultés de tous ordres, ils concluaient néanmoins leurs écrits politiques par ces mots : Campate felici ! À tutte è à tutti, precu a pace, a salute, l’amore è a libertà ! Jean-Guy Talamoni

Eccu, u primu di u 2022 : #144 !

Eccu u nostru primu Ribombu di l’annu : #144 di Ghjennaghju !   Corsica Libera : Assemblea Generale U 13 di Ferraghju : Moment clé et Redéploiement du mouvement   Rétrospective 2021 : 12 mesi – 11 Numari U Ribombu ribomba   Jean-Guy Talamoni : Fà campà a Nazione   Associu Sulidarità : Violation des droits des prisonniers politiques Conférence de presse à venir   + Calendariu 2022 : Da ritruvà lu ind’u vostru ghjurnale !   – – – Pour les abonnés, choisissez simplement “ajouter au panier” puis confirmer votre commande dans votre panier. Vous pourrez directement le télécharger. www.uribombu.corsica

Cap’Articulu #144 : 2022, À l‘orlu di l‘annu novu

L’année 2021 s’est achevée sur une situation bloquée et délétère à plus d’un titre. En dehors de la crise sanitaire qui occupe tous les esprits - et sur la gestion de laquelle il y aurait tant à dire ou, surtout, à faire -, le mépris affiché à l’égard de la Corse et de son peuple demeure sans doute l’un des seuls marqueurs véritablement stables de la politique française: le maintien en exil carcéral de Petru Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna, l’arrestation par la SDAT et l’incarcération de deux jeunes corses à Paris à la veille de Noël pour une histoire de cocktails Molotov survenue en 2020, en sont l’expression la plus claire et cinglante. À ce stade, feindre de ne pas comprendre le message confinerait à une inacceptable soumission, plus qu’au nécessaire sang-froid qu’il est toujours bon de conserver dans les circonstances les plus difficiles. « En même temps », l’Assemblée de Corse se retrouve de plus en plus paralysée et réduite à une impuissance dont seul un sursaut général, en dehors de ses murs, pourrait la sortir. La France, quels que soient les résultats de l’élection présidentielle à venir, semble s’acheminer inexorablement vers une crise sans précédent à laquelle son système centraliste, bureaucratique, et techno-administratif obsolète ne saura répondre que de manière aussi arbitraire qu’inefficace. Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, la conscience nationale des Corses n’est pas proportionnelle à cette lente et inéluctable décadence de l’Etat français: la perspective - au demeurant de moins en moins crédible - d’une France rayonnante, plus intelligemment et humainement administrée, n’hypothéquerait en aucun cas la pertinence de l’exercice plein et entier par le peuple corse de ses droits nationaux. Par contre, elle ouvrirait sans doute des chemins propices à une résolution politique qui nécessite une clairvoyance et une hauteur de vue dont on s’éloigne, malheureusement, chaque jour un peu plus. Aujourd’hui, certaines promesses ne peuvent guère engager que ceux qui feignent d’y croire, ou qui préfèrent vendre du rêve tout en laissant le cauchemar devenir la réalité quotidienne de la grande majorité des Corses, de plus en plus exclus, socialement, économiquement, et même culturellement, sur leur propre terre. À l’orlu di st’annu novu, ci tocc’à precacci à tutti a Pace è a Salute. Ma, sopratuttu a Libertà pè tutt’i patriotti è pè a Corsica ella stessa, chì, senza libertà, ùn ci pò esse veramente nè salute, nè pace. È, senza lotta, ùn ci serà libertà pè u nostru populu. Più ch’è mai, a lotta pulitica à prò di a nostra liberazione naziunale s’impone à noi. È ferma a sola sperenza d’avvene pè u populu corsu nant’à a so terra. E.S.

#144 : U primu di l’annu 2022

U primu di l'annu ha da esce : #144 di Ghjennaghju   Corsica Libera : Assemblea Generale U 13 di Ferraghju : Moment clé et Redéploiement du mouvement   Rétrospective 2021 : 12 mesi - 11 Numari U Ribombu ribomba   Associu Sulidarità : Violation des droits des prisonniers politiques Conférence de presse à venir   - - - www.uribombu.corsica
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