Ghjuvan Battista Acquaviva : cumbattante di u Fronte, cascatu per a Liberta

Le 15 novembre 1987, Ghjuvan Battista Acquaviva trouve la mort suite à une opération commando du FLNC, dans la ferme du colon « pied noir » Louis-Ferdinand Roussel, à U Querciolu sur la commune de Sorbu Occugnanu. Ce 15 novembre à 20h15, Madame Roussel appelle la gendarmerie de Viscuvatu pour affirmer que son mari a été victime d’une agression à leur domicile. Elle précise que l’auteur de l’agression a été mortellement blessé. A 20h30, les gendarmes sous le commandement du capitaine Jobic arrivent sur place et constatent que dans le bureau de L.F Roussel, un homme gît à terre. Son visage est dissimulé par une cagoule, et ses mains gantées. Il porte à la ceinture une arme automatique et une grenade défensive. Il a été abattu d’une balle dans le visage. Dans sa déposition, L.F Roussel donne comme arguments qu’alerté par les aboiements d’un de ses chiens de garde, il sort sur le seuil de la porte de son bureau, et se trouve alors en présence d’un individu cagoulé qui le menace de son fusil. Une lutte s’engage entre les deux hommes. Un coup de feu part en direction du plafond. Malgré un violent coup asséné par son agresseur, Roussel réussit à se saisir du fusil qu’il tient à deux mains. Un second coup de feu, mortel celui-là part de l’arme de la victime. La version devient sans autre forme de procès la version officielle. À 22 heures, le procureur Bot et le commissaire Dragacci arrivent, puis à 22h30 le Docteur Nicolaï, il soigne Roussel « pour une égratignure à un pouce », invoquant des urgences il quitte les lieux sans se préoccuper de l’homme mort. Il ne reviendra qu’à minuit pour établir le constat de décès. L’autopsie sera pratiquée le 17 novembre. Elle conclura que la mort est due au tir d’une balle à bout portant qui n’est pas ressortie du crâne. Etant donné le calibre de l’arme, un Valmet 222, cela est inimaginable. Sauf si… Ghjuvan’Battista n’a pas été tué accidentellement par son propre fusil, mais abattu froidement comme le précise le communiqué du FLNC (1) d’une balle partie d’une autre arme. L.F Roussel possédait 3 armes. Aucune n’a été examinée au titre de l’enquête, ni saisie, assez incroyable dans une affaire où il y a mort d’homme. Comme le comportement du capitaine Jobic et de ses gendarmes, le lieu du crime n’est pas contrôlé, ils ne cherchent pas à savoir si des charges explosives ont été déposées aux abords, ou dans la ferme et ses dépendances. En fait, les forces de police réunies, policiers, gendarmes et magistrats se comportent comme s’il y avait eu un guet- apens tendu à Gjhuvan’Battista après le départ du commando, alors que rien ni personne ne représentait plus une menace pour Roussel. Le corps de Ghjuvan’Battista ne sera remis à sa famille que trois jours après le drame. Le 18 novembre, L.F Roussel disparait, le capitaine Jobic lui a procuré un billet d’avion et des faux papiers d’identité au nom de Levati. Une fois en France, Roussel est pris en charge par un réseau téléguidé par Charles Pasqua alors ministre de l’Intérieur. Pourquoi cette fuite si les faits s’étaient déroulés selon la version officielle donnée par Roussel à la justice ? Sur l’île la colère gronde suite à ce qui est une évidence, l’assassinat du jeune militant du Front, et surtout dans sa région d’origine la Balagne où sa famille est honorablement connue, à commencer par son père Maurice, militant historique de la lutte Nationale. Le 20 novembre, le mobilier de la ferme pourtant sous scellés, et sous la surveillance des gendarmes disparait à son tour. Roussel déclarera par la suite l’avoir vendu à des brocanteurs pour la somme de 50.000 francs. Or les meubles n’ont été ni vendus ni mis en vente. Ils ont été déménagés par une entreprise insulaire, puis déposés dans un garde-meubles de Fréjus. Ils seront retirés le 16 novembre 1989 par le fils Roussel médecin à Nice. A la demande expresse d’Alain Juppé alors ministre du Budget, la ferme Roussel est achetée au prix de 580 millions de francs par le ministère de l’agriculture. Elle servira à loger des compagnies de CRS en déplacement en Corse. Le 10 octobre 1989, cela n’empêchera pas le vol de la porte d’entrée d’aucune valeur marchande, mais elle aussi pièce à conviction, comme le mobilier. Pièce à conviction essentielle dans le dossier ; car elle porte les traces d’un impact de balle, qui peut permettre de déterminer l’origine, la trajectoire et le calibre du projectile qui y était planté. Mais la liste des anomalies de cette affaire est encore longue. Il s’avère que le plan des lieux établi par la gendarmerie est falsifié. Le gravier qui borde la villa à un endroit bien précis a été remplacé depuis peu. Certainement portait t’il des traces de sang, preuves que Ghjuvan’Battista n’avait pas été abattu en agressant Roussel dans son bureau, mais à l’extérieur alors que le commando partait. Lors de l’autopsie, le Dr Bastien note « la présence au niveau de la partie occipitale* de gravillons, due probablement à la chute… » (partie occipitale : située à l’arrière du crâne). Donc une chute sur le gravier et non pas sur le sol d’un bureau. Encore pire ! 4 fragments de la balle extraite du corps de Ghjuvan’Battista avaient été placés sous scellés par le médecin légiste. Or, le plus volumineux, le plus « parlant » pour l’enquête a disparu. Il ne figure pas dans l’inventaire des pièces à conviction dressé le 18 novembre. Les 16 et 18 janvier 1990, plus de deux ans après les faits, sur les lieux même du drame une reconstitution est fixée. Roussel et tous les autres protagonistes de la mise en scène refusent. Le juge Sievers, nouveau magistrat en charge du dossier après le juge Catalano, envisage de procéder à une véritable enquête avec rétablissement du plan des lieux tels qu’ils étaient le soir du meurtre, et contraindre Roussel, au besoin par la force de la loi à être présent. Il sera dessaisi du dossier… Pendant deux ans plus aucune procédure n’aura lieu en France. L’affaire est portée devant la Cour Européenne et la Commission des droits de l’homme à Strasbourg. Par 23 voix sur 24 les instances judiciaires européennes se montrent favorables à l’examen des Mémoires de la famille Acquaviva demandant que soit reconnue la violation par la France des droits de la partie civile. Le gouvernement français fera des pieds et des mains pour éviter une condamnation hautement justifiée. En 1995, après de nombreux débats la Cour Européenne des droits de l’Homme donne sa réponse qui est éminemment politique en confortant la France dans sa conduite judiciaire. Le dossier est clos. A Jean-Baptiste, C’est à 20 ans que l’idéal sublime tout, et lorsque comme toi, devant tant d’incompréhension et de vilénie tenace, mu par ta générosité et fidèle à la mémoire de ton Peuple, tu as voulu avec ton enthousiasme généreux et ton courage, défendre le Patrimoine et l’Identité de tes ancêtres … il arrive que des routes divergentes se croisent : - la tienne, celle du souci de l’avenir de ton Peuple sur sa Terre, - celle de Roussel venant dans une Corse française comme il avait quitté une Algérie française où ôter la vie d’un indigène est du domaine du dérisoire. Ce soir funeste de novembre 1987 tu es tombé dans le guet-apens de la bêtise, de l’ignorance et de la haine. Trois jours après l’assassinat de Ghjuvan Battista Acquaviva, l’Etat français effaçait la dette des agriculteurs corses. DT Bibliographie : Ghjuvan Battista Acquaviva, l’Eternu Sguardu

Nuvembre #162 hè esciutu !

Eccu u vostru ribombu di stu mese di Nuvembre : https://uribombu.corsica/produit/n162-nuvembre-2023/ Chjama Patriotta : una dimarchja chì cresce Cap’articulu : Pè un destinu corsu è un avvene di libertà U svegliu di a nazione : A chjama patriotta di u 15 d’ottobre Jean-Guy Talamoni : Stratégie pour un destin corse FLNC A FRANCIA FORA U Ribombu Le nouveau serment de bastia Assemblea di Corsica CHU et organisation de la santé Des perspectives et des combats à mener Internaziunale Catalunia : Corsica Libera représentée à la Diada 2023 Storia Ghjuvan Battista Acquaviva : cumbattante di u Fronte, cascatu per a Liberta Liberazione di a corsica : da l’8 settembre à u 4 ottobre 1943 Cultura ùn ci scurdemu di a Sant‘Andria ---Pour les abonnés, choisissez simplement "ajouter au panier" puis confirmer votre commande dans votre panier. Vous pourrez directement le télécharger.  www.uribombu.corsica

#162 : A chjama patriotta pè un destinu corsu è un avvene di libertà.

Le mois écoulé aura été marqué dans un premier temps par la visite du Président français en Corse. Comme prévu, il s’est agi d’un non évènement entérinant une démarche des « petits pas », dont certains, contre toute évidence, continuent à vanter les mérites. Sauf que ces petits « pas » là se résument en réalité à : « pas » de peuple corse, « pas »d’officialité de notre langue dans son propre pays, « pas » d’emploi pour les Corses sur leur terre, « pas » de possibilité pour notre peuple de préserver son patrimoine, en fait « pas » de peuple corse du tout. De « lignes rouges » réaffirmées en promesse d’un funeste destin de soumission, le processus d’ « accompagnement » d’un peuple ravalé au rang de « communauté » suivait donc son cours dans l’indifférence quasi générale d’un corps social anesthésié. Dans ce contexte, le réveil général opéré par les actions du FLNC, ainsi que les termes - laconiques mais on ne peut plus clairs - de leur revendication, n’est pas vraiment surprenant. Même si les calculs - aussi irresponsables que cyniques - de certains ont fini, le temps aidant, par leur faire penser que la volonté d’installer une paix durable réellement porteuse d’une solution politique pour la Corse et son peuple se confondrait avec l’acceptation de l’inacceptable. Aujourd’hui, la responsabilité de la situation dans laquelle nous nous trouvons incombe exclusivement à ceux qui à Paris ou en Corse ont manoeuvré honteusement pour étouffer l’idée nationale et tenté, une fois de plus, de marginaliser, voire de criminaliser, les patriotes qui la portent. Le succès de l’appel lancé par le collectif Patriotti atteste du fait que les Corses ne sont pas prêts à renier tout ce pourquoi ils se sont battus tout au long de leur Histoire, et, notamment ces dernières décennies. Les centaines de militants présents ce dimanche 15 octobre à Corti, par l’ampleur de leur participation et la nature de leurs échanges, ont démenti les quelques « analystes » - pas très bien attentionnés - qui s’évertuent à tenter de minimiser une démarche essentielle et salvatrice: non, il ne s’agit pas simplement de créer un enième parti nationaliste pour redonner du souffle à quelque structure existante; pas plus qu’il n’est question de vouloir bloquer un « processus », si tant est qu’il en existe vraiment un, susceptible d’apporter quoi que ce soit de positif à la Corse. En réalité, ce qui est en jeu ici, c’est la possibilité de faire converger tous les engagements, toutes les compétences, quel que soit leur terrain d’application, au service d’une action globale cohérente et d’une synergie efficace qui rendent incontournables nos aspirations nationales. Et qui instaurent enfin le seul rapport de force susceptible d’amener à de véritables négociations. Celles qui prendront réellement en considération la volonté d’un peuple sur sa terre, et par la même, les droits nationaux qui en découlent. A chjama patriotta hè stata intesa. Avà ci tocc’à tutti à falla rimbumbà ind’è a Corsica sana.

“Stratégie pour un destin corse” da Jean-Guy Talamoni

Non, le destin de la Corse n’est pas français, comme l’affirmait curieusement le président de l’exécutif il y a quelques jours. Non, on n’a pas le droit de renvoyer dos à dos – il l’avait fait deux semaines plus tôt – le crime organisé qui sévit dans notre pays et ceux qui ont tout sacrifié pour défendre ce même pays. Non, déférer aux injonctions de l’adversaire et aller toujours plus loin dans le reniement ne constitue pas une stratégie valide. Ni digne, au demeurant. Car c’est bien de stratégie qu’il s’agit. Le problème n’est jamais une question d’homme. Les hommes peuvent changer. En mal – ici, quelques exemples peuvent venir à l’esprit –, mais parfois aussi en bien. Comme avocats, nous avons l’habitude de le rappeler : ne jamais réduire un homme à certains de ses actes, fussent-ils singulièrement graves. À un problème politique persistant, la bonne réponse ne peut-être de désigner un bouc émissaire. Un tel problème appelle une stratégie adaptée. Celle mise en œuvre depuis 2021 par le Cours Grandval à l’égard de Paris (connivences – courbettes – compromissions) a largement montré sa nocivité pour le mouvement national (déloyauté – déstabilisation – division). Dès l’origine, ces lourds inconvénients ne sont pas passés inaperçus. Pour toute réponse à ces inquiétudes, on a alors entendu une petite musique, celle de la prétendue realpolitik : « Capisci, il faut être malin, on va obtenir l’autonomie… ». Malheureusement, même si l’on fait abstraction des questions d’éthique – ce qui n’est jamais bon –, force est de constater que cette « stratégie » n’en est pas une. Elle ressemble plutôt, au mieux, à de la rouerie de cantine. Il suffit d’avoir lu quelques livres d’histoire pour savoir que la France n’a jamais concédé la moindre avancée à un peuple soumis à sa tutelle sans y être contraint par un rapport de force. Jamais. Ainsi, en Corse, après avoir conduit ses interlocuteurs à des compromissions difficiles à assumer, Paris les a subitement abandonnés, désormais sourd à leurs appels incessants et larmoyants au « dialogue ». En politique, si l’on peut négocier avec des adversaires, on ne le fait généralement pas avec ceux qui ont accepté d’être des subordonnés. C’est dans cette situation d’indifférence et de mépris parisiens qu’est intervenu l’assassinat d’Yvan Colonna, suivi de la révolte de notre jeunesse. Débarquait alors en urgence Gérald Darmanin, le mot d’autonomie à la bouche, cherchant avant tout à rétablir le calme en cette période préélectorale. Le semblant de processus qui s’est déroulé depuis lors a donc pour cause exclusive la détermination des jeunes Corses. Dès que les élus reprirent la main, ils acceptèrent d’écarter des discussions les sujets les plus essentiels, à travers les « lignes rouges » mentionnées dans le protocole Darmanin-Simeoni. Plus que d’une erreur, il s’agissait d’une nouvelle faute, laquelle ne pouvait déboucher, un an et demi plus tard, que sur l’ouverture en trompe l’œil opérée par le discours d’Emmanuel Macron devant l’Assemblée de Corse : une rhétorique avenante cachait le vide sidéral du fond politique. Comme devait le constater l’éditorialiste Jean-François Achilli sur France Info : « Une déclaration forte dans les mots, mais pas dans les contenus ». Pas de reconnaissance des droits du peuple corse, pas de corsisation des emplois, pas de statut de coofficialité pour sauver notre langue, pas de statut de résident pour interrompre le processus de dépossession… Voilà donc où nous en sommes. La « stratégie » à l’œuvre mène tout droit à l’échec et il faut en changer. Comment transformer le bavardage institutionnel actuel en négociation porteuse d’avancées ? Pour notre part, nous n’avons cessé, depuis 2015, de préconiser la mise en place d’un rapport de force, serein et déterminé. Nous avons collectivement les moyens d’une véritable mobilisation populaire à travers nos forces vives, politiques, syndicales, associatives… L’appel de Patriotti pour la réunion du 15 octobre à Corti peut en être l’occasion et c’est dans cet esprit nous y participerons. L’objectif doit être de convaincre l’ensemble des nationaux que seul paye le courage politique. Quant à ceux qui rédigent actuellement la chronique d’un échec annoncé, offrons leur – par-delà leurs erreurs – la possibilité d’apporter une contribution aux nouvelles pages que nous voulons écrire. De nouvelles pages qui mériteront enfin, sans grandiloquence ridicule, le qualificatif « historique ». Jean-Guy Talamoni

autoNÒmia

Populu Corsu Statutu di residente Cuufficialità Cursisazione di l'impieghi Putere legislativu autoNÒmia

Settembre di u 1985 : Una voce per u Fronte

L’année 1985 fut, comme certaines autres, marquée par un important déploiement de la lutte de libération nationale sur tous les terrains, qu’il soient public ou clandestin, le FLNC déclinant sa stratégie par des actions sur tout le territoire national ainsi qu’en France. Le 20 septembre, un de ses commandos investissait la station de radio RCFM à Bastia, en prenait le contrôle au cours d’une opération maîtrisée de A à Z, et diffusait, en lieu et place du journal matinal, un message à tous les Corses. L’Histoire nous apprendrait, par la suite, que la voix qui résonna alors dans tous les postes de radio ce matin là était celle de Ghjuvan Battista Acquaviva. Activement recherché, en même temps que d’autres militants, il devait tomber dans le guet-apens mortel que lui avait tendu les forces coloniales un peu plus de deux ans plus tard. Dans la situation politique que connaît notre pays aujourd’hui, les mots prononcés lors de cet appel prennent encore plus de sens, tant ils demeurent d’actualité, tant ils correspondent à ce que continue à vivre et subir notre peuple sur sa propre terre, tant la résolution de cette situation conflictuelle passe par une solution politique aux contours largement définis depuis longtemps, et dont l’Etat français ne veut toujours pas entendre véritablement parler. « Corsi, state à sente una cumunicazione di u Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica chì cuntrolla a radio R.C.F.M. Sò più di dui seculi chì u culunialisimu francese assuffoca a nostra lingua, strughje a nostra ecunumia, nega a nostra cultura, occupa a nostra terra. Tanti è tanti patriotti corsi dapoi sò stati incarcerati, tanti altri assassinati. Ma a resistenza di u Populu Corsu ùn hè un fattu novu, ghjè un fattu storicu. Oghje, sò di più in più numerosi l’omi è e donne corse chì piglianu cuscenza di u fattu culuniale, di a necessità di luttà tutti inseme. Fora di e false ideulogie impurtate di diritta o di manca, fora di e cumpromissione di u clanisimu, chjamemu l’omi è e donne di u nostru paese à raghjunghje a lotta di liberazione naziunale, à participà à a vita di i sindicati, di l’associi è di i movimenti chì si ricunnoscenu in issa lotta, à sustene l’organisazione chì a cunduce, u Fronte di Liberazione Naziunale di a Corsica. Chjamemu a ghjuventù corsa à ammaestrà i strumenti di u so avvene, participendu à a custruzione di a Corsica di dumane. Surelle, fratelli, adduniti ind’a lotta di liberazione naziunale vinceremu è feremu di a Corsica Nazione un paese novu, libaru, mudernu, quellu di a pace è di a fraternità ritruvate. Digià rincula u culunialisimu è spunta un’alba nova per a terra corsa è u so populu. Surelle, fratelli, à dumane. FLNC » - Tout ou presque était dit, faisant écho, à rebrousse-temps, aux réalités actuelles: l’appel à une jeunesse qui démontre aujourd’hui qu’elle demeure le principal espoir d’une nation à libérer et à construire; le rejet des schémas importés ou des polémiques caricaturales calquées sur la vie politique française, qui n’ont d’autre effet -si ce n’est d’autre but- que de détourner le peuple de ses revendications et aspirations essentielles; la nécessité enfin, pour toute la société corse de faire front et d’arracher ce qu’on lui refuse depuis trop longtemps, le droit à l’existence et à la souveraineté en tant que peuple à part entière. Trentasett‘anni dopu, ribomba sempre a voce di u Fronte, da mustracci a strada chì cunduce à una Corsica libera.

Hè esciutu u #161 !

Eccu u vostru ribombu di stu mese di Sittembre : https://uribombu.corsica/produit/n161-sittembre-2023/ Ghjurnate Internaziunale di Corti 2023 : Sucessu puliticu Contribution de Corsica Libera : La poursuite de la bataille des idées Laura Borràs : U so discorsu Riportu ritratti da Crystal Pictures : 18 pagine di ritratti Cap’Articulu De l’international au national : pièges et convergences patriotiques. FLNC Cumunicatu d’Aostu Storia Jean Nicoli : héros de la résistance

#161 : Simeoni dans “le monde“

“ L‘installation sur l’île de ces voyous, au début des années 1980, ainsi que la clandestinité nationaliste ont été des éléments de destructuration. “ Ces propos qui tendent à criminaliser le mouvement national et la lutte armée menée depuis un demi siècle environ par des patriotes qui ont payé le prix fort, celui de la liberté très souvent, celui de la vie aussi, pourrait émaner d’un nostalgique de la CFR ou de quelque fonctionnaire de l’Etat français en service commandé. Et bien, non. Ce sont les mots de Gilles Simeoni, Président actuel de l’exécutif de Corse, qui amalgame la Résistance nationale contemporaine et les exactions du crime organisé, confondant dans une même dénonciation une violence qui participerait à la déstructuration de la société corse, renvoyant dos à dos militants politiques et voyous. Et nous qui pensions que la société corse était menacée sur ses bases par la dépossession programmée des Corses, par des atteintes permanentes à nos valeurs fondamentales, à nos droits en tant que peuple nié jusque dans son existence, par une répression féroce qui n’a jamais renoncé à utiliser les coups les plus tordus - et des voyous parfois - contre les militants de la cause nationale. Nous, qui croyions que c’est plutôt la soumission, la connivence, et les attaques réitérées contre nos frères luttant pour la liberté de leur pays, les manoeuvres d’intoxication de l’opinion téléguidées depuis Paris et ses officines, qui étaient responsables de cette déstabilisation mortifère ... Nous nous serions trompés? A moins que cet interview donné au journal « Le Monde » du 30 août dernier ne constitue qu’un nouvel acte de reniement et d’alignement sur les lignes rouges d’un processus de liquidation du problème que la Corse continue à poser à l’Etat français? Quoi qu’il en soit, et de manière très pragmatique, c’est bien grâce aux combats de militants qu’il ravale aujourd’hui au rang de voyous que Gilles Simeoni est là où il est. Si lui et les nouveaux soutiens dont il a pu s’assurer, par un néo-clientélisme qui laissera des traces indélébiles sur un parcours plus que sinueux, jugent qu’ils sont devenus inutiles, la Corse et son peuple, eux, ne s’y tromperont pas. La calomnie comme la forfaiture peuvent se présenter sous la meilleure apparence. Ceux qui s’en rendent coupables en portent pour toujours les stigmates. La Rédaction

#161 : De l’international au national: pièges et convergences patriotiques.

Au delà de leur franc succès en terme d’affluence ou de densité des débats politiques et culturels, les dernières Ghjurnate Internaziunale ont, cette année encore, permis de délivrer un message d’importance capitale, en ces temps d’extrême confusion. Par delà la confrontation des expériences, toutes singulières, une idée générale forte, ancrée dans l’Histoire autant que dans l’avenir, s’affirme pour tous les peuples qui luttent pour leur souveraineté et l’exercice de l’ensemble de leurs droits nationaux : les mesures sectorielles, les autonomies au rabais, les contorsions constitutionnelles, et les pseudo concertations qui ne servent qu’à gagner du temps pour les uns, tout en en faisant perdre un maximum aux peuples pour qui il est compté, sont autant de pièges dont il faut savoir s’extraire. Partout dans le monde, d’ailleurs, la présence des anciennes grandes puissances coloniales, comme la France, est remis en cause. Les serviteurs zélés d’intérêts qui, au demeurant, sont souvent ceux des grandes firmes dictant leur conduite aux Etats, sont sur des sièges de plus en plus éjectables dans des pays que leurs tripatouillages ont conduits à la ruine ou à la guerre civile. En ce qui concerne la Corse et les autres nations non reconnues, ce qui prévaut est une attitude de mépris et de cynisme qui atteint son paroxysme par la négation de réalités humaines évidentes : « vous n’êtes pas un peuple, vous n’existez pas en tant que tel ». Voilà ce qui nous est asséné en permanence. Au delà de l’extrême violence du propos, ce « génocide administratif » permet de maintenir en place un système de dépendance qui aggrave chaque jour la situation de non développement et de dépossession qui est imposée aux Corses. Toutes les mesures structurantes qui pourraient nous permettre de vivre dignement de notre travail dans notre pays, d’envisager sereinement l’avenir de nos enfants, de nous projeter en tant qu’entité collective et solidaire nous sont interdites par des règles étrangères. Ces dernières, par exemple, favorisent la spéculation au détriment de la gestion saine et de la transmission du patrimoine acquis par le labeur; pourtant des solutions existent et elles ont été proposées depuis longtemps par Corsica Libera. Mais elles se heurtent, dans ce domaine comme dans tous les autres, au respect de lois et de règlements qui sont faits pour que nous n’existions pas. Ceux qui s’y réfèrent en permanence et refusent de remettre en cause ce système dans sa globalité, allant d’actes d’allégeance réitérés en signaux de soumission consentie, affaiblissent la Corse durablement. Alors qu’elle a besoin, au contraire, plus que jamais, de rassembler toutes ses forces, en particulier celles de la jeunesse, autour d’un projet national fédérant et libérateur. Tel est le sens de l’appel qui a été lancé le 6 Août dernier et de l’action politique menée dorénavant par toutes les forces patriotiques qui sauront converger pour œuvrer véritablement à l’avènement d’une Corse libre et souveraine.
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