#165 : L’avvene sì tù

La situation actuelle semble être marquée par une profonde confusion, dont on peut suspecter qu’elle soit savamment entretenue par des forces qui n’ont aucun intérêt à ce que la Corse se libère de la dépendance qui, chaque jour un peu plus, la tire vers l’abîme.

Ce que l’on peut appeler le parti français, dans l’acception la plus large du terme, a perdu ses bases structurelles habituelles, et les partis politiques, qualifiés – de manière erronée – de « traditionnels », ne suffisent plus à endiguer l’essor d’une revendication nationale contre laquelle les armes de la répression, du mensonge et de la colonisation de peuplement sont réactivées en permanence, sur fond de pseudo discussions cadenassées, érigées en « processus historique ».

Le parti français, donc, « parti de l’étranger » pour tout patriote corse qui se respecte, se redéploie sous d’autres formes, allant d’une des franges de l’ « autonomisme » dont le but reste d’ancrer définitivement la Corse dans le cadre de la République française jusqu’au régionalisme zémourien d’extrême droite se satisfaisant d’une « suzeraineté française » plaçant les Corses dans la position d’un « sous-peuple » voué à la mise sous tutelle. En n’oubliant pas les schémas importés d’une gauche bien française qui nient notre réalité nationale.

Même si certaines de ces démarches s’en réclament, par pur souci politicien et électoraliste, il ne s’agit clairement pas ici de nationalisme corse. Mais bien de convergences qui lui sont directement opposées.

Toutes les forces vives attachées à faire accomplir à la Corse son destin national l’ont bien compris. Au premier rang desquelles une jeunesse vilipendée, décriée, et régulièrement insultée par ceux qui, reprenant les arguments de la CFR de triste mémoire, la disent manipulée. Et la livrent aux chiens, en même temps que tous ceux qui se battent vraiment pour ce pays, en se félicitant des diverses tentatives de marginalisation qui les visent. Jusqu’à condamner tout geste de révolte légitime ou de résistance nationale, le décrivant comme une « violence politique » illégitime. En oubliant, au passage, la véritable violence que subit un peuple ravalé de manière infamante au rang de « communauté » dans son propre pays, un peuple qui, en terme de répression politique, a connu à peu près tout, jusqu’à l’assassinat.

Mais cette jeunesse, fer de lance de la nation, qui n’attend d’ordres de personne, et qui a démontré sa maturité autant que sa détermination, est l’espoir de tout un peuple. Dans tous ses efforts pour étudier, travailler, lutter, elle sait bien qu’elle peut compter sur l’indéfectible soutien des forces authentiquement patriotiques.

Lascia li dì o giuventù. Più ch’è mai l’avvene sì tù.

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