Une réponse à Jean-Martin Mondoloni
Durant de longues années, j’ai côtoyé Jean-Martin Mondoloni à l’Assemblée de Corse. Outre les relations amicales que nous entretenons à titre personnel, j’ai pour lui de la considération sur le plan intellectuel. Je n’en ai été que plus surpris de prendre connaissance de sa récente intervention dans l’hémicycle, lors de la session consacrée aux dérives mafieuses affectant la société corse. Considérer que la lutte clandestine a favorisé la naissance et le développement des problèmes de banditisme me paraît relever de l’extravagance, pour ne pas dire davantage.
Tout d’abord pour des raisons historiques : les heures les plus marquantes du banditisme insulaire ont eu lieu bien avant les années soixante-dix et la naissance du mouvement national corse moderne. Dans l’entre-deux-guerres déjà, nombre de compatriotes dévoyés développèrent un savoir-faire en la matière, et l’exportèrent non sans un certain succès, notamment à Paris ou à Marseille. Le moment venu, certains d’entre eux choisirent la Résistance – ils soutinrent parfois des responsables de gauche après la Libération –, d’autres optèrent pour la collaboration – ils étaient de droite. Ce dernier courant politique fut après la guerre un considérable vivier de voyous de haut vol, et d’assassins patentés. Qui ne se souvient des exactions du Service d’Action Civique, de triste mémoire, résolument ancré dans le courant gaulliste ? Ce constat difficilement contestable ne saurait faire reposer sur les membres actuels de cette famille politique la moindre responsabilité morale. Je connais bien la plupart des élus actuels siégeant à droite de l’hémicycle territorial. Je nourris généralement pour eux de l’estime, et suis convaincu de leur parfaite probité. Toutefois, cet héritage est sans doute plus lourd à porter que celui du paolisme dont nous nous réclamons pour notre part, ou du FLNC dont nous fûmes de tout temps solidaires.
Sur le plan de la logique, la position de Jean-Martin Mondoloni ne paraît pas davantage valide : son courant politique et son groupe à l’Assemblée – qu’il a longtemps présidé et qu’il copréside aujourd’hui – a toujours défendu une conception du développement faisant la part belle à la spéculation immobilière (souvenons-nous du projet de PADDUC de la fin des années 2000 et de son « économie résidentielle »). Or, il suffit de superposer la carte des assassinats de ces dernières décennies et celle des lieux hautement spéculatifs pour constater qu’elles s’accordent parfaitement. Pendant cette même période, le mouvement national a inlassablement plaidé pour limiter ces dérives au moyen d’un statut de résident, tandis que le FLNC empêchait quant à lui nombre d’opérations spéculatives de se réaliser. Peut-on vraiment croire que les responsables de menées mafieuses soient favorables à un statut de résident ayant pour effet mécanique de faire baisser les prix de l’immobilier et donc les enjeux de la spéculation ?
Enfin, prétendre que l’usage des armes par les clandestins a provoqué par mimétisme le développement d’organisations criminelles est aussi absurde que de soutenir que les gangs ont voulu imiter ces autres groupes, lourdement armés, que sont la police et la gendarmerie… Vous me direz que dans un Etat de droit, la force publique dispose du « monopole de la violence légitime ». Toutefois, compte tenu de la situation corse et de l’attitude nocive de l’Etat français à l’ombre duquel les gangs ont pu prospérer en toute tranquillité, le FLNC était, pour de nombreux Corses, lui-même pourvu de ce « monopole » de l’usage légitime de la force.
En résumé, non seulement Jean-Martin Mondoloni a introduit un ferment de division dans un débat important pour la société corse, mais au surplus il l’a fait dans le mépris de la logique et en oubliant les responsabilités historiques de son propre courant politique s’agissant des dérives actuellement à l’œuvre.
Jean-Guy Talamoni
Nuvembre #153 hè in linea !
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Nuvembre #153 – Cap’Articulu : Cungressu naziunale Un’alba nova pè Corsica Libera
Dans le contexte actuel, le congrès national de Corsica Libera a su répondre à de nombreuses et impérieuses attentes : importante présence militante, définition d’objectifs prioritaires face aux urgences d’une situation toujours plus préoccupante pour notre peuple, réaffirmation d’axes clairs pour servir sans ambiguïté une lutte de libération nationale plus légitime que jamais sur tous les terrains, positionnement cohérent dans tous les domaines, avec des propositions concrètes rejetant les fausses solutions sectorielles qui finissent toujours par se retourner contre l’intérêt général des Corses.
Le signal fort d’un redéploiement et d’un renouvellement autour des forces de la jeunesse, qui sont l’espoir et l’avenir de notre nation, est donné. Il fait écho à une profonde aspiration populaire, déjà bien perceptible lors des dernières journées internationales de Corti, et qui a vocation à s’amplifier.
La volonté politique d’aller vers toutes les formes de convergences patriotiques utiles et nécessaires est bien réelle, comme l’expression d’une indéfectible solidarité avec les patriotes qui assument la partie la plus âpre du combat pour que notre nation se libère enfin, et que les Corses aient la garantie de pouvoir exercer leurs droits et prérogatives de peuple à part entière
À cet égard, la conférence de presse du collectif d’anciens prisonniers politiques Patriotti du 12 novembre dernier, a su rappeler que, de Ghjuvan Battista Acquaviva à Yvan Colonna, les mécanismes mortifères à l’œuvre pour réduire toute forme de résistance nationale n’ont malheureusement jamais cessé d’être d’actualité.
L’Histoire des nations nous apprend que la démocratie et la paix sont des combats souvent menés par une minorité, les armes à la main. Surtout pour une nation mise en demeure de se libérer pour pouvoir simplement exister. Cet apparent paradoxe a une conséquence fâcheuse : certains bénéficiaires momentanés de ces combats sont tentés de faire croire qu’ils ont plus de légitimité que ceux qui les ont menés, ou - ce qui est bien plus grave - que la vraie démocratie peut être réduite et confondue avec l’illusion démocratique de joutes électorales sans impact sur la réalité, au sein d’institutions dorénavant aux ordres d’un pouvoir étranger.
C’est ainsi que peuvent se trouver bradées les idées, et hypothéqué l’avenir. Mais les forces vives constitutives de la nation réelle, et les espaces légitimes que le peuple corse s’est donné, en dehors d’un cadre imposé par un système qui va jusqu’à nier son existence, ne sont pas de nature à laisser un tel scénario se dérouler.
Le rapport de force politique qui s’instaurera entre la Corse et l’Etat français sera - comme cela a toujours été le cas - déterminant, pour sortir des palabres sans lendemain, des pseudo processus à visée anesthésiante, des « lignes rouges » dont le seul but est d’interdire toute négociation véritable, de l’insupportable cynisme qui caractérise le sort réservé aux prisonniers politiques, et qui ravale la France au rang d’un Etat-voyou preneur d’otages.
C’est là une condition indispensable que notre peuple remplira - n’en doutons pas - grâce à l’expérience des luttes déjà menées, comme à ses capacités à renouveler ses forces, ce dont attestent la détermination et la capacité mobilisatrice de sa jeunesse.
Più ch’è mai, à populu fattu bisogn’à marchjà.
#153 di Nuvembre : Ha da esce !
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Ottobre #152 : Dumane sera
U Ribombu Internaziunale d'Ottobre #152 : Dumane 6ore di sera
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Ottobre #152 – Cap’Articulu : Imposer de véritables négociations
« Soyons clairs: vous n’êtes pas un peuple, vous n’existez pas en tant que tel. Et puis, il y a des lignes rouges à ne pas franchir, des sujets à ne pas aborder; oui nous savons, ça tombe mal parce que ce sont précisément vos revendications et qu’elles ont été validées par la grande majorité des Corses. Mais puisqu’il est bien entendu que vous n’existez pas, et que nous allons parler de tout autre chose que de ce qui pourrait nous fâcher, le dialogue peut commencer. »
Voilà, en substance, ce que nous disent les représentants de l’Etat français. Ceux qui accepteront de telles conditions de « discussion » resteront sûrement dans toutes les mémoires: c’est sans doute à cela que se résume le côté « historique » du processus en cours.
La conférence de presse de Corsica Libera du 26 septembre, ainsi que les mises au point de Josepha Giacometti - Piredda qualifiées par certains, à ce moment précis, de voix dissonante dans le concert lénifiant ambiant - avaient permis de mettre en lumière cette réalité. De dire aussi la vérité au peuple corse qui en est avide, notamment en ce qui concerne l’assassinat de l’un des siens dans une prison abattoir française. Mais cette vérité, nous ne le savons que trop, ne sera, tout comme le respect de nos droits nationaux, que le fruit et l’aboutissement de nos luttes.
Il n’est peut-être pas trop tard pour faire prendre en considération les dix points mis en avant lors des ghjurnate internaziunale, et qui constituent autant de solutions pour la résolution politique d’un problème qui l’est éminemment. Il n’est peut-être pas trop tard pour faire avoir droit de cité aux trois revendications fondamentales qui ont reçu l’aval de toutes les forces populaires dont la mobilisation, il y a quelques mois, a eu plus d’impact que des années de tergiversations institutionnelles. Mais sans un redéploiement conséquent de la Lutte de Libération Nationale rien ne sera possible. Et la dernière décision inique des institutions judiciaires françaises concernant Pierre Alessandri est là pour le confirmer cruellement auprès de ceux qui en douteraient encore.
L’heure doit donc être à l’occupation de tous les terrains où peut s’établir un rapport de force politique cohérent, associant toutes les forces vives de la nation, celles qui n’ont jamais renoncé à l’idéal de liberté pour lequel tant de patriotes ont payé, et payent encore, un très lourd tribut. Seule cette attitude constante et déterminée - aux antipodes de tout signal de soumission - sera de nature à imposer de véritables négociations à ceux dont l’unique feuille de route jusqu’à présent, a, malheureusement, toujours consisté à être forts avec les faibles et faibles avec les forts. Les rares occasions d’avancer réellement vers la solution politique que la raison commande, ont toujours été anéanties par la prévalence d’un aveuglement absurde dont l’Etat français semble coutumier tout au long de son Histoire.
En dehors de quelques esprits éclairés, comme put l’être un Michel Rocard en son temps, force est de constater que le courage politique semble définitivement faire défaut à ceux pour qui le pourrissement d’une situation et la répression constituent les seules réponses à une question qui, quoi qu’ils en pensent, quoi que puissent leur faire croire leurs calculs cyniques, continuera à se poser, de génération en génération, avec toujours plus d’acuité.
Le congrès de Corsica Libera, le 20 novembre prochain, s’inscrira forcément dans ce contexte global de réorganisation et d’élan nouveau, afin de continuer à fournir à la lutte nationale les outils dont elle a, plus que jamais, besoin.
Tamanta strada da fà da liberà a nostra nazione. Ma a Storia ch’è no scriveremu incù e forze di a ghjuventù serà di sicuru quella di una Corsica libera.
Sittembre #151 : Quì !
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Véritable solution politique : 10 propositions de résolution
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Discorsu di chjosura : “ Se remobiliser dès la rentrée “
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Déclaration commune des peuples à disposer d’eux-mêmes
+ 18 pages de photos de l'édition 2022 des Ghjurnate Internaziunale di Corti de Crystal Pictures !
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Sittembre #151 – Cap’Articulu : Ghjurnate Internaziunale Par-delà le succès…
Le succès des dernières journées internationales organisées par Corsica Libera ne doit rien au hasard. La forte affluence, la qualité des débats et des représentations internationales ont été saluées par nombre d’observateurs. C’est aussi et surtout l’engagement de militants infatigables qui a permis l’organisation de cet évènement majeur de la vie politique corse. Et ce, en un temps record après une importante période de mobilisations qui ont vocation à être poursuivies.
Mais au-delà de tous ces indicateurs positifs, il convient d’analyser un contexte et de réaliser à quel point le redéploiement et l’internationalisation de notre lutte de libération nationale correspond à la fois à une impérieuse nécessité, et à une demande populaire aujourd’hui bien plus vivace que certains ne le souhaiteraient.
La tenue des Ghjurnate Internaziunale 2022, dans un format à nouveau plus adéquat, s’inscrit dans une logique qui dépasse déjà certaines considérations immédiates et matérielles. Des contacts internationaux solides et cohérents, porteurs des prémices d’une véritable « politique étrangère » pour la Corse, des forces de la jeunesse ouvrant la voie du renouveau authentique dont nous avons besoin, et garantissant la pérennité d’objectifs essentiels dont rien ni personne ne pourra détourner notre peuple, une adhésion populaire à cette démarche légitime qui dépasse d’ores et déjà tous les calculs politiciens subalternes pour favoriser une imparable dynamique d’ensemble où chacun, dans le respect de ses options propres, trouvera sa place: voilà ce dont la réussite de ces journées est également, et surtout, le reflet.
On ne rentrera pas, ici, dans le détail des échanges auxquels une foule attentive a assisté, tant lors de moments très sensibles et éprouvants concernant l’assassinat d’Yvan Colonna, que dans l’évocation des difficultés et perspectives des luttes menées sous d’autres cieux par des peuples qui, comme le nôtre, ont le droit - et le devoir - d’accomplir leur destin national, en toute liberté.
Mais ce qu’on peut d’ores et déjà en retenir c’est que, au-delà des spécificités de chaque situation, les mécanismes à l’oeuvre visant à maintenir nos peuples respectifs sous tutelle étrangère s’appuient le plus souvent sur les mêmes actions et manipulations délétères:
Donner l’illusion d’une vie démocratique tant que rien de fondamental n’est abordé, tout en ne reculant devant aucune mesure répressive, voire aucun coup tordu mené par des officines occultes si nécessaire, dès lors que l’on touche à l’ « unité nationale » française, d’ailleurs souvent évoquée pour couvrir des intérêts tout autres; culpabiliser en permanence des peuples à qui on demande de faire leurs preuves, tout en leur interdisant d’appliquer concrètement les politiques qu’ils ont validées ou en les soumettant à des contraintes administratives et à des règlements hors sol; circonvenir tous ceux qui, au sein des institutions officielles, pourraient s’opposer à ces manœuvres et en faire des complices objectifs du système; mettre, en définitive, le peuple concerné en échec permanent pour justifier une dépendance, savamment et artificiellement entretenue, qui n’a pour seule finalité que sa soumission, voire sa disparition.
Face à cela, une seule réponse possible : une lutte à la fois souple pour s’adapter à toutes les configurations et solide sur ses fondamentaux, n’excluant aucun terrain dans le cadre d’une indispensable cohérence globale, ancrée dans le peuple et dans l’Histoire.
Une lutte, ainsi définie, sous toutes les latitudes, et à toutes les époques, ne peut être qu’une lutte pour l’indépendance nationale. C’est aussi l’un des enseignements majeurs et le message renouvelé de ces Ghjurnate Internaziunale.