Une rentrée sur fond d’inquiétude, des combats qui s’imposent.
La rentrée de septembre, à l’aune d’une crise sanitaire qui n’en finit plus, sera donc à nouveau marquée par l’incertitude et l’inquiétude des parents et des élèves, des professionnels dont l’activité a été entravée, voire précarisée, des Corses en général qui continuent, au delà de ce contexte particulier, à se voir privés du pouvoir décisionnel qui leur permettrait de sortir leur pays de l’ornière où le maintiennent des liens de dépendance mortifères.
Car, si l’indépendance est une idée téméraire pour certains de nos compatriotes qui n’en ont pas encore saisi toute la dimension moderne et pragmatique, la dépendance, elle, continue de nous tuer à petit feu : économiquement, en sacrifiant le vrai développement sur l’autel de quelques intérêts spéculatifs; socialement, en continuant, par des logiques étrangères aux intérêts des corses, à paupériser et exclure des pans entiers de notre peuple; démographiquement, en privilégiant l’arrivée massive de non Corses, à des postes d’encadrement notamment, répondant à un mécanisme de colonisation de peuplement bien connu; culturellement, enfin, ce dernier point étant étroitement associé aux précédents.
Les mesures qui permettraient de changer la donne et d’assurer l’avenir de notre peuple sur sa terre passent par des dévolutions conséquentes de pouvoir dont l’aboutissement logique ne peut être qu’une souveraineté pleine et entière.
Statut fiscal et social, pouvoir législatif, maîtrise des décisions en matière de Santé Publique, d’Education et d’aménagement du territoire, sont autant de batailles à mener, inlassablement, en cherchant à installer dans le paysage, à la mesure des moyens et des marges de manœuvres actuelles, des réalisations qui tirent toujours dans le même sens. Et qui s’inscrivent dans des logiques tournant résolument le dos à la création de liens de dépendance induits.
La création d’un Centre Hospitalier Universitaire multi-sites, les mesures permettant de lutter contre la cherté de la vie, l’arrêt des projets contraires au développement durable et la prise en compte concrète des urgences écologique et climatique sont les combats qui, aujourd’hui, s’imposent à nous; tout comme hier celui en faveur d’une Université que personne ne songerait à remettre en question, mais qui, à une certaine époque, suscitait beaucoup de réticences, voire une hostilité franche, tant la colonisation des esprits est toujours le premier frein à toute évolution positive.
Les contacts internationaux que nous avons toujours privilégiés nous offrent à cet égard des opportunités qu’il faudra saisir. Pas seulement parce que de la Kanaky à l’Ecosse, en passant par la Catalogne ou l’Euskadi, l’indépendance est de plus en plus à l’ordre de jours meilleurs, mais parce qu’elle s’imposera bientôt comme la seule alternative crédible dans un monde où l’existence des vieux empires coloniaux ne peut plus trouver aucune fausse justification pour se pérenniser.
Dans ce monde à venir, l’indépendance des nations réelles est la seule garantie de paix, de développement, et d’interdépendances harmonieuses, car librement consenties et pleinement maîtrisées, à laquelle on peut croire.
Ce mouvement général continuera à se heurter aux obstacles que de puissants intérêts particuliers, et souvent transnationaux, mettront en travers de sa route.
Mais les Corses, pour leur salut, ne sauraient rater le train d’une Histoire qui elle, est véritablement, inéluctablement, en marche.