Ottobre #152 – Cap’Articulu : Imposer de véritables négociations

« Soyons clairs: vous n’êtes pas un peuple, vous n’existez pas en tant que tel. Et puis, il y a des lignes rouges à ne pas franchir, des sujets à ne pas aborder; oui nous savons, ça tombe mal parce que ce sont précisément vos revendications et qu’elles ont été validées par la grande majorité des Corses. Mais puisqu’il est bien entendu que vous n’existez pas, et que nous allons parler de tout autre chose que de ce qui pourrait nous fâcher, le dialogue peut commencer. »
Voilà, en substance, ce que nous disent les représentants de l’Etat français. Ceux qui accepteront de telles conditions de « discussion » resteront sûrement dans toutes les mémoires: c’est sans doute à cela que se résume le côté « historique » du processus en cours.
La conférence de presse de Corsica Libera du 26 septembre, ainsi que les mises au point de Josepha Giacometti – Piredda qualifiées par certains, à ce moment précis, de voix dissonante dans le concert lénifiant ambiant – avaient permis de mettre en lumière cette réalité. De dire aussi la vérité au peuple corse qui en est avide, notamment en ce qui concerne l’assassinat de l’un des siens dans une prison abattoir française. Mais cette vérité, nous ne le savons que trop, ne sera, tout comme le respect de nos droits nationaux, que le fruit et l’aboutissement de nos luttes.
Il n’est peut-être pas trop tard pour faire prendre en considération les dix points mis en avant lors des ghjurnate internaziunale, et qui constituent autant de solutions pour la résolution politique d’un problème qui l’est éminemment. Il n’est peut-être pas trop tard pour faire avoir droit de cité aux trois revendications fondamentales qui ont reçu l’aval de toutes les forces populaires dont la mobilisation, il y a quelques mois, a eu plus d’impact que des années de tergiversations institutionnelles. Mais sans un redéploiement conséquent de la Lutte de Libération Nationale rien ne sera possible. Et la dernière décision inique des institutions judiciaires françaises concernant Pierre Alessandri est là pour le confirmer cruellement auprès de ceux qui en douteraient encore.
▶✊L’heure doit donc être à l’occupation de tous les terrains où peut s’établir un rapport de force politique cohérent, associant toutes les forces vives de la nation, celles qui n’ont jamais renoncé à l’idéal de liberté pour lequel tant de patriotes ont payé, et payent encore, un très lourd tribut. Seule cette attitude constante et déterminée – aux antipodes de tout signal de soumission – sera de nature à imposer de véritables négociations à ceux dont l’unique feuille de route jusqu’à présent, a, malheureusement, toujours consisté à être forts avec les faibles et faibles avec les forts. Les rares occasions d’avancer réellement vers la solution politique que la raison commande, ont toujours été anéanties par la prévalence d’un aveuglement absurde dont l’Etat français semble coutumier tout au long de son Histoire.
En dehors de quelques esprits éclairés, comme put l’être un Michel Rocard en son temps, force est de constater que le courage politique semble définitivement faire défaut à ceux pour qui le pourrissement d’une situation et la répression constituent les seules réponses à une question qui, quoi qu’ils en pensent, quoi que puissent leur faire croire leurs calculs cyniques, continuera à se poser, de génération en génération, avec toujours plus d’acuité.
📍Le congrès de Corsica Libera, le 20 novembre prochain, s’inscrira forcément dans ce contexte global de réorganisation et d’élan nouveau, afin de continuer à fournir à la lutte nationale les outils dont elle a, plus que jamais, besoin.
Tamanta strada da fà da liberà a nostra nazione. Ma a Storia ch’è no scriveremu incù e forze di a ghjuventù serà di sicuru quella di una Corsica libera.

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