Le succès des dernières journées internationales organisées par Corsica Libera ne doit rien au hasard. La forte affluence, la qualité des débats et des représentations internationales ont été saluées par nombre d’observateurs. C’est aussi et surtout l’engagement de militants infatigables qui a permis l’organisation de cet évènement majeur de la vie politique corse. Et ce, en un temps record après une importante période de mobilisations qui ont vocation à être poursuivies.
Mais au-delà de tous ces indicateurs positifs, il convient d’analyser un contexte et de réaliser à quel point le redéploiement et l’internationalisation de notre lutte de libération nationale correspond à la fois à une impérieuse nécessité, et à une demande populaire aujourd’hui bien plus vivace que certains ne le souhaiteraient.
La tenue des Ghjurnate Internaziunale 2022, dans un format à nouveau plus adéquat, s’inscrit dans une logique qui dépasse déjà certaines considérations immédiates et matérielles. Des contacts internationaux solides et cohérents, porteurs des prémices d’une véritable « politique étrangère » pour la Corse, des forces de la jeunesse ouvrant la voie du renouveau authentique dont nous avons besoin, et garantissant la pérennité d’objectifs essentiels dont rien ni personne ne pourra détourner notre peuple, une adhésion populaire à cette démarche légitime qui dépasse d’ores et déjà tous les calculs politiciens subalternes pour favoriser une imparable dynamique d’ensemble où chacun, dans le respect de ses options propres, trouvera sa place: voilà ce dont la réussite de ces journées est également, et surtout, le reflet.
On ne rentrera pas, ici, dans le détail des échanges auxquels une foule attentive a assisté, tant lors de moments très sensibles et éprouvants concernant l’assassinat d’Yvan Colonna, que dans l’évocation des difficultés et perspectives des luttes menées sous d’autres cieux par des peuples qui, comme le nôtre, ont le droit – et le devoir – d’accomplir leur destin national, en toute liberté.
Mais ce qu’on peut d’ores et déjà en retenir c’est que, au-delà des spécificités de chaque situation, les mécanismes à l’oeuvre visant à maintenir nos peuples respectifs sous tutelle étrangère s’appuient le plus souvent sur les mêmes actions et manipulations délétères:
Donner l’illusion d’une vie démocratique tant que rien de fondamental n’est abordé, tout en ne reculant devant aucune mesure répressive, voire aucun coup tordu mené par des officines occultes si nécessaire, dès lors que l’on touche à l’ « unité nationale » française, d’ailleurs souvent évoquée pour couvrir des intérêts tout autres; culpabiliser en permanence des peuples à qui on demande de faire leurs preuves, tout en leur interdisant d’appliquer concrètement les politiques qu’ils ont validées ou en les soumettant à des contraintes administratives et à des règlements hors sol; circonvenir tous ceux qui, au sein des institutions officielles, pourraient s’opposer à ces manœuvres et en faire des complices objectifs du système; mettre, en définitive, le peuple concerné en échec permanent pour justifier une dépendance, savamment et artificiellement entretenue, qui n’a pour seule finalité que sa soumission, voire sa disparition.
Face à cela, une seule réponse possible : une lutte à la fois souple pour s’adapter à toutes les configurations et solide sur ses fondamentaux, n’excluant aucun terrain dans le cadre d’une indispensable cohérence globale, ancrée dans le peuple et dans l’Histoire.
Une lutte, ainsi définie, sous toutes les latitudes, et à toutes les époques, ne peut être qu’une lutte pour l’indépendance nationale. C’est aussi l’un des enseignements majeurs et le message renouvelé de ces Ghjurnate Internaziunale.
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