L’activité de l’ODARC a été axée sur la gestion de la situation économique liée à la crise de la Covid-19. Mais, l’ODARC s’est également engagé dans une nouvelle trajectoire résolument orientée vers le développement agricole.
Gestion de la crise liée à la COVID-19
La dématérialisation des procédures et des paiements a permis de ne prendre aucun retard dans le traitement des dossiers. Ainsi, malgré la crise sanitaire, le taux d’engagement des mesures du PDRC a augmenté de 14% en 2020 principalement celles visant à la modernisation des exploitations, à la mise en valeur des terres et à l’installation des jeunes agriculteurs. Plus de 40 M€ ont été payés et 41M€ d’aides attribuées en 2020. Les soldes ICHN 2019 ont été payés début avril et ce, malgré le confinement. De même, et pour la 2ème année consécutive, les acomptes ICHN 2020 ont été versés au 16 octobre, permettant aux exploitants de disposer de la trésorerie en début de campagne.
Parallèlement, de façon à traiter les situations d’urgence qu’a occasionnées cette crise, l’ODARC a mis en place un certain nombre de mesures d’accompagnement très concrètes et couvrant l’ensemble des filières en difficultés.
La filière ovine-caprine : L’ODARC a demandé aux laiteries d’étendre leur réseau de ramassage de lait aux exploitants concernés et a participé à l’organisation de cette collecte. Toutefois, une perte de valorisation pour les éleveurs demeurant, il a été mis en place un dispositif qui a permis d’augmenter le prix d’achat du lait par les laitiers. 56 éleveurs ont bénéficié de cette aide, pour un montant total de 269 000€.
Compte tenu de l’impossibilité d’envoyer les animaux en Sardaigne et de la fermeture des restaurants et fermes auberges, les éleveurs se sont retrouvés sans aucune possibilité d’écouler leurs produits mis à part un peu en boucherie et en GMS. Aussi, près de 200 000€ ont été débloqués par l’ODARC pour acheter 2079 agneaux et 352 cabris invendus qui ont été surgelés et distribués auprès des associations caritatives et du Crous de Corté pour nos étudiants.
Les difficultés à écouler la production de fromage frais et de brocciu ont impacté les trésoreries des exploitants, ce qui s’est répercuté sur l’alimentation des troupeaux. Afin que les exploitations redémarrent avec un cheptel en bon état corporel et sanitaire, l’ODARC a mis en place une campagne de réformes et a abondé le prix de vente pour 2150 animaux de 66 éleveurs. Budget 22 240€.
La filière bovine et la filière fromagère fermière : Afin de limiter les stocks de veaux et de fromages fermiers, l’ODARC, sur des fonds CDC-Comité de Massif, a organisé le rachat, l’abattage, la transformation et la livraison de ces produits auprès des associations caritatives et du CROUS de Corté. 200 veaux ont ainsi été achetés à 53 éleveurs ainsi que 5442 fromages.
La filière viticole : Les difficultés pour écouler la production ont engendré un report des ventes prévues sur l’année 2021. Pour limiter cette problématique, l’ODARC a mis en place un dispositif d’aide à l’achat de cuverie pour un budget de 500 000€. En complément, l’ODARC a proposé la mise en place d’un dispositif d’aide au rachat en vrac de vins de caves particulières par les gros opérateurs. L’aide a permis de compenser en partie les prix d’achat. Budget de 110 000€.
Les filières oléicole et castanéicole : Un programme d’accompagnement spécifique a été mis en place afin d’accroître les capacités de stockage et d’améliorer les équipements de récolte, avec un taux de financement à hauteur de 80 %. Budget : 155 000€
La filière liège : Pour les propriétaires de subéraies, dans le cadre du levage du liège qui n’a pu être réalisé en 2020 par manque de main d’œuvre, l’ODARC a soutenu financièrement la coopérative Sylvacoop à hauteur de 50 000€ en 2020 pour permettre de passer le cap de la crise et préparer le levage du liège en 2021 en misant notamment sur la formation de leveurs insulaires.
La Commercialisation des produits locaux : Une campagne de communication d’envergure a été mise en place par l’ODARC afin d’inciter les consommateurs à acheter des produits locaux de saison.
L’accompagnement financier des exploitants : un dispositif permettant de garantir à hauteur de 90% les prêts de trésorerie octroyés par la banque pour l’achat d’approvisionnement d’intrants a été mis place en partenariat avec la CADEC de même, qu’un dispositif d’avances de trésorerie d’un montant maximum de 8 000€.
Des projets structurants en cours
Une réorganisation générale des services de l’ODARC a été validée par le Conseil d’Administration en décembre 2020. Plus qu’une réorganisation, c’est une véritable feuille de route qui a été proposée avec pour objectif de remettre le développement au cœur de l’Office tout en optimisant son fonctionnement et les fonctions d’Organisme Payeur de l’ODARC. De nouvelles compétences ont été intégrées comme la participation à la réflexion sur les stratégies environnementales afin d’anticiper les effets du changement climatique, l’accompagnement des Jeunes Agriculteurs, l’animation foncière, l’appui aux schémas de sélection des races locales et l’implication de l’ODARC en matière de R&D.
En outre, de nombreux projets sont en cours :
La relance de la filière caprine corse : l’ODARC a renforcé son action d’accompagnement stratégique et technique auprès de cette filière. En effet, l’élevage en race caprine insulaire est aujourd’hui en difficulté et les menaces sont nombreuses. Deux emplois ont été créés au sein de l’Office afin d’assurer l’animation de la filière et la mise en place du schéma de sélection de la race. En 2020, le haras de boucs a été mis en place. 21 boucs ont pu être achetés par l’ODARC à 11 éleveurs sélectionneurs. Ils ont été élevés à Altiani et seront proposés à la vente, à l’âge de 18 mois, en mai 2021.
La création d’un pôle viande petits ruminants : Ce pôle regroupera un abattoir spécialisé, une unité de découpe pour la préparation des pièces de viande, un atelier de surgélation et une unité d’expédition. Les études technico-économique et juridique préalables ont été réalisées. Le lancement d’un concours d’architecte est en préparation.
La création d’un pôle de compétences en filière fourrage et céréales à Migliacciaru : L’enjeu est de mettre en place une station d’expérimentation avec des essais menés sur les variétés, la fertilisation, l’irrigation… et ce, en coopération avec les filières concernées. La réhabilitation du site est en cours ; les terrains sont d’ores et déjà en culture et les travaux de création d’un hangar et d’un bâtiment technico-administratif pour en faire un espace de travail et d’accueil devraient débuter dans l’année.
La mise en œuvre du fonds foncier : Le fonds foncier, confié à la SAFER Corse, a pour objectif de stocker des parcelles à vocation agricole en vue de les redistribuer prioritairement à des jeunes agriculteurs. L’ODARC a demandé à ce que ce fonds soit mobilisé dans le cadre de la vente du Domaine de Casabianca et a participé à toutes les étapes qui ont permis la redistribution de ces terrains auprès de 25 jeunes agriculteurs.
La création d’un Marché d’Intérêt National : Lieux de négoce de gros, les M.I.N. ont pour objectif de regrouper sur un même lieu l’offre (grossistes, producteurs…) et la demande (acheteurs). Un tel marché assurera un approvisionnement régulier en produits frais (fruits, légumes, viandes, poissons…), permettra d’organiser les filières et d’alimenter les professionnels (restaurants, export…) mais également la restauration collective où le principal frein à l’intégration de produits locaux relève de la logistique nécessaire à l’approvisionnement et à la livraison des produits. Plusieurs sites sont à l’étude (Vescovato, Linguizzetta…).
En attendant la prochaine PAC : le PDRC actuel va perdurer jusqu’à fin 2022. Durant cette période de transition, des négociations avec la Commission Européenne sont en cours pour permettre d’augmenter les taux d’intervention de certaines aides, notamment en faveur de la modernisation des exploitations, de la gestion pastorale des espaces y compris leur clôture et des circuits courts.
Site internet : www.odarc.fr